Sommet d'Erevan : Emmanuel Macron appelle à "réinventer" la Francophonie, alors que l'Arabie saoudite claque la porte
Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi, au Sommet de la Francophonie en Arménie, à "réinventer" la francophonie, qui n'est "pas un club convenu, un espace fatigué mais un lieu de reconquête" des valeurs comme les droits de l'homme, pomme de discorde avec l'Arabie saoudite qui a retiré sa candidature à son adhésion.
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"L'anglais est devenu une langue de consommation. Le français est une langue de création", estime Macron
"Cela n'a jamais été fait", a-t-il souligné, et cela permettrait de promouvoir le français comme étant "la langue de la création", ce qui le différencie de l'anglais, "langue d'usage". Ce projet est initié par l'écrivaine franco-marocaine Leïla Slimani, sa représentante pour la francophonie.
"Le premier combat de la francophonie, c'est la jeunesse"
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"L'avenir de l'Afrique sera féministe"
Emmanuel Macron, à ce titre, a souhaité une révision de la Charte de la Francophonie, pour notamment se pencher sur les modalités d'adhésion à l'OIF, qui regroupe 84 membres, afin de "l'adapter aux nouveaux enjeux du XXIe siècle". En particulier "les combats contre l'obscurantisme, l'oppression faite aux femmes ou le recul de l'éducation, en particulier celle des jeunes filles".
"Faut-il se contenter de prendre quelques engagements en matière de respect des droits de l'homme" pour rejoindre l'OIF, s'est-il demandé, alors que le sommet doit étudier la candidature contestée de l'Arabie saoudite en tant que membre observateur.
Hommage appuyé à Charles Aznavour
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L'Arabie saoudite suscite un tollé et retire sa candidature
L'Arabie saoudite a retiré sa demande d'adhésion à la Francophonie après avoir suscité une levée de boucliers, accusée notamment de violations des droits de l'Homme.L'OIF devait étudier la candidature saoudienne jeudi après-midi, en pleines interrogations sur la disparition mystérieuse en Turquie du journaliste saoudien Jamal Khashoggi très critique envers le pouvoir saoudien. Le royaume a fait parvenir un courrier à l'OIF, demandant "le report" de sa demande d'adhésion.
Cette demande d'adhésion, en tant que simple membre observateur, donc sans droit de vote, avait suscité de vives critiques au sein de la Francophonie, visant le rapport lointain qu'entretient le pays avec la langue française mais également ses violations répétées des droits de l'Homme, selon des ONG.
Une Africaine à la tête de la Francophonie ?
Sa nomination imminente consacre le "retour" de l'Afrique à la tête de l'OIF, qui avait toujours été dirigée par des Africains avant Michaëlle Jean, et entérine son rôle incontournable de locomotive de la Francophonie. "L'épicentre de la langue française, de nos langues françaises, est sans doute dans le bassin du fleuve Congo ou quelque part dans la région", a ainsi répété le président français.
En vertu de son explosion démographique, l'Afrique, continent sur lequel se trouvent 27 des 54 membres de l'OIF ayant droit de vote, représentera 85% des francophones en 2050, sur un total de 700 millions, contre 274 aujourd'hui, selon l'OIF. "L'Afrique s'impose comme le moteur de la Francophonie", a renchéri le Premier ministre canadien Justin Trudeau, confirmant que "le Canada s'engage de plus en plus sur le continent africain".
Louise Mushikiwabo, une candidate critiquée
La candidature rwandaise est accusée d'être contraire à la charte de l'OIF, qui a inscrit "le soutien aux droits de l'homme" parmi ses missions premières. Le Rwanda pratique "censure, menaces, arrestations, violences, assassinats" contre les journalistes qui osent dénoncer l'autoritarisme de ses dirigeants, a récemment dénoncé l'ONG Reporters sans frontières (RSF). Interrogée par l'AFP, Louise Mushikiwabo a récemment affirmé que "la majorité des Rwandais sont contents du système démocratique".
Le Rwanda a de plus remplacé en 2008 le français par l'anglais en tant que langue obligatoire à l'école, avant de rejoindre le Commonwealth, pendant anglophone de l'OIF, un an plus tard. C'est d'ailleurs en anglais que le président rwandais Paul Kagame avait annoncé la candidature de sa ministre, à Paris en mai.
Un plurilinguisme qui n'est pas contraire à la défense du français que Emmanuel Macron veut inclusive, une position contestée par nombre de "puristes". "Le combat fondamental pour notre langue est un combat pour le plurilinguisme", a répété le président français.
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