"Un homme et une femme" : avant les obsèques de Pierre Barouh, Lelouch, Anouk Aimée et Francis Lai se souviennent
"C'était une vraie famille" disent d'une même voix Anouk Aimée, Claude Lelouch et Francis Lai évoquant l'équipe du film "Un homme et une femme", alors qu'un dernier hommage sera rendu mercredi après-midi à Pierre Barouh, le parolier de "Ba ba da ba da ba", la chanson culte du film.
"Avec le décès de Pierre on est paumés tout d'un coup. On était tellement liés, tous", dit d'une voix peinée l'héroïne du film, Anouk Aimée, dans un entretien à l'AFP.
"Ce fut un compagnon de vie, plus qu'un compagnon de route, de plus de 50 ans", se souvient Claude Lelouch, qui prendra la parole lors de la cérémonie en début d'après-midi au cimetière Montmartre.
Le metteur en scène veut saluer "un funambule de la vie qui marche sur un fil et essaye de ne pas tomber", mais qui était aussi son "critique le plus virulent". "Barouh prenait tout le négatif pour le transformer en positif, on avait ce point commun", dit encore à l'AFP le cinéaste.
Francis Lai avait rencontré Pierre Barouh à Montmartre
L'auteur et compositeur, décédé d'un infarctus le 28 décembre à l'âge de 82 ans à l'hôpital Cochin à Paris, a écrit d'autres chansons restées dans les mémoires, comme "La bicyclette", interprétée par Yves Montand.Mais "Un homme et une femme", dont il est le parolier et l'interprète avec Nicole Croisille, sur une musique de Francis Lai, reste un des monuments de la carrière de cet artiste éclectique et curieux.
Montmartre, le quartier où aura lieu la cérémonie religieuse, est le lieu où "on s'est rencontrés par hasard et où l'on se retrouvait très souvent", se rappelle Francis Lai.
"Une vraie petite famille"
"Pierre aimait faire des blagues, mais là il nous en a fait une belle", lâche Anouk Aimée, qui trouve sa disparition d'autant plus "inexplicable" que le film "Un homme et une femme", Palme d'or à Cannes en 1966, Golden Globe et Oscar du meilleur film étranger en 1967, semblait les avoir soudés à tout jamais. Après le tournage, "on ne voulait plus se quitter, on voulait tous se marier", dit l'actrice.C'est encore le mot de "famille" qui vient à la bouche de Francis Lai. "C'est une vraie petite famille, on s'aimait très, très fort, il nous manque un maillon", dit-il.
Pour Anouk Aimée, la caméra à l'épaule de Claude Lelouch y a joué un rôle fondamental. "Il a trouvé cette façon de tourner la caméra à l'épaule, de tourner autour de nous", dit-elle.
"J'ai senti qu'il fallait libérer la caméra, libérer les acteurs pour qu'ils puissent être non plus des acteurs mais des hommes et des femmes", explique le réalisateur. Pour lui, Anouk Aimée "était femme avant d'être actrice". Face à elle, l'acteur "Jean-Louis Trintignant l'a compris immédiatement", ajoute Lelouch.
Lelouch engage la musique comme il engage une star
Mais l'idée de faire enregistrer la musique avant le film et de la diffuser pendant le tournage a également "profondément modifié le jeu des acteurs", poursuit le metteur en scène, qui dit engager la musique dans ses films "comme j'engage une star"."On ne savait pas que ce serait un film optimiste. Quand j'ai écrit l'histoire, je trouvais le sujet très lourd", dit Claude Lelouch. Un homme et une femme viennent respectivement de perdre leur épouse et leur mari. Leur rencontre d'abord timide va donner lieu à une magnifique histoire d'amour.
"'Comme nos voix ba da ba da, da ba da ba da / Chantent tout bas ba da ba da, da ba da ba da...', tout le monde peut mettre ce qu'il veut" dans ce refrain, relève le réalisateur en chantonnant.
Omniprésente sur le tournage, la chanson de Pierre Barouh et Francis Lai fera le tour du monde. Pour Claude Lelouch, "elle est venue montrer que la vie était plus forte que la mort".
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