Mort de Jean-Loup Dabadie : "C'est une page de ma vie qui se tourne", confie l'animateur Michel Drucker
L'animateur de télévision rend hommage à l'écrivain et parolier Jean-Loup Dabadie, décédé à Paris à l'âge de 81 ans, dimanche 24 mai.
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"C'est une page de ma vie qui se tourne", confie l'animateur Michel Drucker au sujet de la disparition ce dimanche à 81 ans de l'auteur, dialoguiste et parolier Jean-Loup Dabadie. Les deux hommes étaient amis depuis près de 60 ans. Interrogé par franceinfo, Michel Drucker se souvient de "l'un des paroliers les plus brillants de sa génération" et d'un "talent considérable".
franceinfo. De quoi vous rappelez-vous de la carrière immense de Jean-Loup Dabadie ?
Michel Drucker. C'est une page de ma vie qui se tourne. Je connaissais Jean-Loup depuis les années 1960, depuis Jean-Christophe Averty. Il a fait des choses tellement extraordinaires. Il a été auteur de sketchs. Guy Bedos, n'en parlons pas. Il a été l'un des paroliers les plus brillants de sa génération avec Ma préférence, Femmes...je vous aime pour Julien Clerc, Lettre à France pour Michel Polnareff et j'en passe.
Et puis surtout Claude Sautet et ses films que l'on a revus pendant le confinement sur les antennes de France Télévisions. Moi j'étais sur le tournage de Vincent, François, Paul...et les autres, sur les tournages des films d'Yves Robert, D'un éléphant ça trompe énormément, de César et Rosalie, de On ira tous au paradis, Les choses de la vie, Une histoire simple, donc c'est une partie de ma vie de journaliste et d'homme de télévision parce que j'adorais aller sur les plateaux. Jean-Loup c'était un copain, on jouait beaucoup au tennis ensemble, parce qu'il était fou de tennis, il était fou de rugby.
Ça a transparu dans un film d'Yves Robert, ça...
Oui, bien sûr, le fameux terrain de tennis avec les avions qui décollent et les gens qui mettent des casques, c'était tout à fait la passion de Jean-Loup pour le tennis. Mais Jean-Loup, en réalité c'était un acteur. Lorsqu'il répétait, qu'il faisait des séances avec Yves Montand, Serge Reggiani, il jouait lui-même. Les sketchs de Bedos, il les a joués lui-même.
C'était un acteur également Jean-Loup, il était très drôle. Je l'ai eu au téléphone il y a un mois ou deux, il était encore à l'Île-de-Ré avant d'être transporté à Paris via La Rochelle, il était très malade. Mais la dernière fois que je l'ai vu c'était pour l'anniversaire de son ami Guy Bedos qui doit être bien triste. C'était chez Nicolas Bedos, il y avait Jean Dujardin, il y avait Sardou, il y avait Belmondo. On avait beaucoup ri, il était en forme. C'était mes derniers souvenirs joyeux avec Jean-Loup. Je garde de Jean-Loup des souvenirs formidables de lui. J'ai fait un "Vivement dimanche" formidable de Jean-Loup, à l'occasion de son entrée à l'Académie française, il en était très fier.
Il était très fier d'entrer à l'Académie française. C'était pour lui une véritable légion d'honneur.
Michel Druckerà franceinfo
Jean-Loup Dabadie c'est quelqu'un de doué pour tant de choses. Il y a très peu de romanciers capables d'écrire des dialogues et des scénarios de films avec Sautet aussi brillants, capables d'écrire Lettre à France et On ira tous au paradis avec Polnareff, Femmes...je vous aime, Ma préférence pour Julien Clerc. C'est un talent considérable.
Qu'est-ce qui faisait ce talent ?
Cet humour, il riait beaucoup. Il était très bavard. Quand on enregistrait Jean-Loup Dabadie, il fallait prévoir du montage. Il était bavard mais passionnant. J'ai des souvenirs très drôles avec lui. Les trois plus grands dialoguistes du cinéma français, il y a Michel Audiard, Francis Weber, et Jean-Loup. Weber et Jean-Loup ont été sur le même créneau. Ils se sont beaucoup tirés la bourre tous les deux. Ils ont tous les deux signé des best-sellers et des films qui sont encore aujourd'hui de grands succès du box-office.
C'est vrai que quand on pense à Jean-Loup, on pense à son duo avec Sautet évidemment, avec Yves Robert parce que c'est vrai qu'ils sont fait des merveilles. Et puis sa complicité avec Romy Schneider. Sa complicité avec tous les acteurs.
Quand il entre à l'Académie française, quelque part, il brise des murs ?
Oui et il était très respecté. Il était très très fier que les académiciens lui ouvrent leurs portes et il le méritait. C'est vrai que Sautet n'avait rien à voir avec Yves Robert, mais c'était quelqu'un qui s'adaptait à tout, qui aimait les acteurs. Il habitait rue de Passy et avait un petit bureau pas loin, près du Trocadéro où il allait tous les jours travailler comme un artisan qui avait son établi.
À trois heures, il y allait, il travaillait, il avait ses crayons de couleurs, ses feutres, ses personnages. Il travaillait beaucoup. Il n'y a pas de secret. Le copain qui m'a appris sa disparition tout à l'heure c'est Philippe Rivière, l'un des auteurs les plus doués, c'est lui qui a écrit les principaux sketchs des Restos du cœur et de Nicolas Canteloup. Le rêve de Philippe Rivière c'était de rencontrer un jour Jean-Loup Dabadie. Il l'a rencontré sur mon plateau et son rêve c'était de travailler un jour avec lui. Ce qui veut dire que Dabadie, qui avait 81 ans fascinait la jeune génération des auteurs. Il a écrit des choses absolument merveilleuses, et puis il était très très drôle. Des soirées avec Jean-Loup c'était irrésistible de drôlerie.
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