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Accusé d'avoir réalisé un clip raciste, le groupe Polaroid3 fait polémique

Le groupe strasbourgeois Polaroid3 fait polémique mardi après la sortie de son dernier album. Leur nouveau clip est jugé raciste par le Cran. Un concert a été annulé à Paris.

franceinfo

Radio France

Publié le 21/02/2017 06:41 Mis à jour le 21/02/2017 07:51

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Accusé de racisme, le nouveau clip du groupe strasbourgeois Polaroid3 fait polémique . (CAPTURE ECRAN YOUTUBE)

Les artistes du groupe Polaroid3 ont été obligés de s’expliquer après la sortie de leur nouvel album Rivers, indique France Bleu Alsace mardi 21 février. Le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France) dénonce un clip raciste. Sur les images, une femme habillée en blanc et deux hommes au visage peint en noir marchent dans une forêt et autour d’un lac gelé. Le Cran a été saisi par des internautes choqués.

Le clip a suscité la polémique sur les réseaux sociaux et entraîné l’annulation du concert parisiens des Strasbourgeois, le samedi 18 février. Polaroid3 a publié un post sur sa page Facebook dans lequel il a présenté "ses excuses les plus sincères" "à tous ceux et toutes celles qui se sont sentis blessés" par certaines images du clip. Les images sur leur page Facebook ont été retirées mais le groupe ne compte pas enlever le clip.

Incompréhension du groupe

Pour le président du Cran, Louis-Georges Tin, le clip véhicule des représentations racistes. "Il y a deux problèmes de racisme dans cette histoire", estime le président du Cran qui voit dans le clip, une femme entouré de "deux valets, deux hommes animaux". Cela donne selon lui "cette impression que les Noirs sont des animaux et que les animaux sont des Noirs". Le groupe s’est dit stupéfait de cette lecture de leur clip et l’a contestée. Pour Christine Clément, la chanteuse du groupe strasbourgeois, il n'est pas question de racisme. "Si on enlève le contexte, c'est complètement ridicule. C'est un paysage blanc, le blanc, le noir, les contrastes. Cela n'a rien à voir avec la couleur de peau."

Le réalisateur du clip, le photographe Philippe Savoir se dit inquiet pour la liberté d'expression. Ce qu'il a mis "dans le clip et dans l'univers visuel global" n'est pas du tout raciste, "c'est une rêverie, un conte, un paysage onirique, sans symbolique particulière ou message subliminal", s'est-il défendu. Selon lui, dans le clip, "les gens ont le visage noirci, mais noirci ne signifie pas faire une parodie d'un africain ou d'un afro-américain et il n'y a aucune référence à ça dans le clip et à aucun endroit". Dans le Bas-Rhin, la Licra, la ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, a vu le clip. Elle ne soutient pas du tout la position du Cran qu'elle estime "exagérée". Selon sa présidente Fabielle Angel, "il n'y a rien de raciste dans ce clip".