London Fashion week : Vivienne Westwood milite pour une mode plus responsable

La créatrice rebelle Vivienne Westwood a encensé le 12 juin le chef de l'opposition travailliste, dont elle partage la féroce hostilité aux politiques d'austérité. "C'est merveilleux, il nous donne de l'espoir", a-t-elle déclaré - avant la présentation de sa collection printemps-été 2018 à la Fashion week de Londres - à propos du dirigeant du Labour, sur un nuage depuis le score réalisé par son parti aux élections législatives au Royaume-Uni.

Le programme des travaillistes, qui prévoit des hausses d'impôts pour les plus riches et des nationalisations, "est tout simplement génial", a jugé la créatrice de 76 ans. "Je crois qu'il est capable de changer la manière dont on fait de la politique en Angleterre", a dit Vivienne Westwood, jugeant qu'avec Jeremy Corbyn aux commandes, le Royaume-Uni pourrait guider le monde vers un avenir plus équitable reposant sur une "juste distribution des richesses". "C'est ainsi que nous pourrions mettre fin à la pauvreté", a-t-elle encore proclamé.

"Cessons de consommer sans réfléchir, achetons moins, choisissons mieux, faisons durer"

Militante en paroles, Vivienne Westwood l'est aussi sur les podiums : la créatrice a présenté une collection printemps-été 2018 haute en couleurs piochant dans les matériaux recyclés, comme ces sandalettes fabriquées avec des bouteilles de plastique. 

"C'est pour dire qu'on est contre le plastique, parce que le plastique dans l'océan est probablement le plus gros pollueur du monde", a-t-elle dit, expliquant s'être inspirée d'une photo d'un homme en Afrique portant des chaussures conçues avec du plastique recyclé. 

Un mode de fonctionnement dont devrait s'inspirer tout un chacun, y compris les créateurs, a estimé la créatrice en déclamant : "Cessons de consommer sans réfléchir, achetons moins, choisissons mieux, faisons durer".

Des cartes à jouer, pour sauver le monde

Lors d'un show enlevé - avec danseurs, acrobates et jazz manouche - l'ancienne reine du mouvement punk a décliné une garde-robe rehaussée d'enseignes de cartes à jouer symbolisant l'amour (coeur), la cupidité (carreau), la guerre (trèfle) et la pollution (pique). 

Hors défilé, la créatrice prévoit de publier chaque semaine une carte à jouer différente donnant, a-t-elle affirmé, les clefs pour "sauver le monde". "J'ai commencé avec (...) l'as de pique", a-t-elle développé en désignant un dessin sur un T-shirt qu'elle-même arborait. Formé d'un pieu pénétrant de force à l'intérieur d'un coeur, souligné de la mention "Motherfucker", l'enseigne représente ici le "viol" du monde. "Nous violons le monde, nous violons la Terre, nous sommes des salauds", a-t-elle encore ajouté.

"Tout est connecté, vous pouvez les collectionner comme des cartes de foot mais c'est aussi un plan d'action, une carte stratégique. Si on en relie les points, il nous sera possible de gagner la bataille pour un monde libre mais la première étape passe par une transition aux Green Energy Suppliers" a-t-elle indiqué.

Avant de conclure : "Nous avons un imprimé représentant les quatre symboles Nous commencerons avec un blanc naturel décoré d'un imprimé forêt amazonienne - de petits cercles noirs ressemblant à un animal tacheté mais qui représentent en fait des zéros qui multiplient sans cesse l'argent par 10 et plus. Il ne nous en faut que peu pour sauver la forêt mais des millions disparaissent chaque jour à cause de l'inflation globale. D'autres dessins se présenteront sous la forme de textes - noir sur blanc naturel.... Nous survivrons à notre évolution. Ne paniquez pas. Acheter moins, bien choisir et faire durer".