A New York, l'association Fabscrap recycle les déchets textiles de la mode
L'industrie de la mode génère des tonnes de déchets textiles, notamment à New York, temple du shopping où se tient deux fois par an une semaine de la mode qui produit à elle seule d'impressionnantes quantités de rebuts. L'association Fabscrap a établi un partenariat avec 250 marques et des ateliers de couture. 54% des tissus collectés sont recyclés, 41% revendus et 5% finissent à la décharge.
Depuis deux ans, l'association Fabscrap propose une alternative pour lutter contre le gâchis. Chaque jour, 1.300 kilos de rebuts arrivent à l'entrepôt de l'association à but non lucratif, dans un vaste complexe situé à Brooklyn, explique Jessica Schreiber, la fondatrice de Fabscrap.
54% des tissus collectés sont recyclés, 41% revendus et 5% vont à la décharge
L'association a établi un partenariat avec 250 marques de prêt-à-porter et des ateliers de couture. Les déchets collectés reflètent cette variété. On trouve des pièces de luxe de grands noms de la mode américaine, comme Oscar de la Renta ou Marc Jacobs, des marques grand public comme J. Crew ou de jeunes designers qui lancent leur première collection.En 2018, Fabscrap a récupéré 68 tonnes de tissus mais Jessica Schreiber estime que la marge de progression est forte, car cela ne correspond qu'au tiers des quantités générées par l'industrie new-yorkaise. Au total, 54% des tissus collectés sont recyclés, 41% revendus, et 5% finissent à la décharge.
Une industrie de la mode sous pression
"Avec la semaine de la mode, nous avons beaucoup de travail", explique à l'AFP Mme Schreiber. "Les marques font un grand nettoyage après chaque saison", ajoute-t-elle, au milieu d'immenses sacs-poubelle noirs, remplis de tissus attendant d'être triés.Alors que le monde de la mode est "sous pression croissante" d'en faire plus pour l'environnement, Fabscrap fournit à ses clients, sur une base annuelle, des informations sur le nombre de kilos recyclés à partir de leurs déchets, et sur la réduction des émissions de CO2 correspondante. Les entreprises peuvent ensuite utiliser ces chiffres pour faire valoir leurs efforts de protection de l'environnement.
Le travail de tri est effectué principalement par des bénévoles. En échange de trois heures de travail, ils peuvent emporter gratuitement 2,5 kilos de tissu, et acheter des kilos supplémentaires moyennant sept dollars le kilo : un prix cassé, puisque les étudiants d'écoles de mode, artistes, amateurs de couture aux moyens limités sont facturés dix dollars le kilo.
Des "montagnes" de rebuts
Fabscrap est née d'une demande insatisfaite : Mme Schreiber travaillait auparavant au service d'assainissement de la mairie de New York, où elle était en charge du recyclage des 200.000 tonnes de vêtements, chaussures ou linge de lit et de maison jetés chaque année par les New-Yorkais. Beaucoup de marques de prêt-à-porter l'appelaient pour lui demander quoi faire de leurs restes de tissus mais la mairie n'avait pas le temps de s'occuper d'elles. D'où l'idée de cette diplômée de l'université de Columbia en environnement et société de lancer une association pour répondre à leurs besoins.
"Je savais qu'il y avait beaucoup de déperdition dans l'industrie du textile mais je ne savais pas que c'était de telles montagnes", a indiqué Molly Boord, bénévole de 23 ans et étudiante de Columbia, qui s'est mise récemment à la couture. Beck Dillenberger, une autre bénévole qui suit les cours du Fashion Institute of Technology, trie elle aussi méticuleusement les déchets en différents tas : coton, laine, tissus mixtes, Lycra... L'industrie textile a "besoin de devenir plus durable", dit cette étudiante de 26 ans qui collectionne les tissus. "Je suis heureuse de contribuer, tout le monde peut aider", dit-elle.
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