"J'ai hurlé de douleur et je ne pouvais plus voir" : Salman Rushdie témoigne au procès de l'homme accusé d'avoir tenté de le tuer

Hadi Matar, un Américano-Libanais accusé d'avoir tenté de tuer l'auteur des "Versets sataniques", à l'été 2022, est jugé depuis lundi à Mayville, aux Etats-Unis.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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L'écrivain Salman Rushdie lors de la Foire du livre de Francfort, (Allemagne), le 20 octobre 2023. (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)
L'écrivain Salman Rushdie lors de la Foire du livre de Francfort, (Allemagne), le 20 octobre 2023. (KIRILL KUDRYAVTSEV / AFP)

Il a raconté devant les jurés son agression au couteau. Salman Rushdie a commencé à témoigner, mardi 11 février, au procès de Hadi Matar. Cet Américano-Libanais, accusé d'avoir tenté de tuer l'écrivain à l'été 2022, est jugé depuis lundi à Mayville, dans l'Etat de New York (Etats-Unis). "C'était un coup de couteau dans mon œil, extrêmement douloureux, après ça j'ai hurlé de douleur et je ne pouvais plus voir", a expliqué l'auteur, qui porte désormais une paire de lunettes dont un verre est teinté. 

"Il m'est venu à l'esprit que j'allais mourir", a ajouté Salman Rushdie. L'accusation avait rappelé lundi comment Hadi Matar avait fait irruption lors d'une conférence sur la protection de la liberté des écrivains, devant environ un millier de personnes, à Chautauqua. Parmi les invités figurait l'auteur des Versets sataniques, ouvrage qui a valu il y a plus de trente ans à Salman Rushdie une fatwa de l'Iran, qui le jugeait blasphématoire.

Hadi Matar plaide non coupable

Grièvement blessé sur tout le corps, l'écrivain a été hospitalisé pendant des semaines. Henry Reese, cofondateur de "Pittsburgh Ville Refuge", un projet d'aide aux écrivains en exil, avait aussi été blessé.

Hadi Matar avait été arrêté dans la foulée de l'attaque. Il a plaidé non coupable devant la justice de l'Etat de New York des crimes de tentative de meurtre et agression, pour lesquels il encourt respectivement 25 et sept années de prison. Quelques jours après les faits, l'accusé avait été interviewé depuis sa prison par le tabloïd New York Post, auquel il avait confié avoir été "surpris" que la victime ait survécu. Sans évoquer la fatwa, il avait reproché à Salman Rushdie d'avoir "attaqué l'islam". Le procès doit durer environ deux semaines.

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