Livre posthume de Jean d'Ormesson : "L'accomplissement, une sorte d'épure de son œuvre"
Un an après la mort de son père, Héloïse d'Ormesson publie son livre posthume, "Un hosanna sans fin". Sur franceinfo, la fille de l'académicien évoque un "livre de complétude", une "méditation épurée", où Jean d'Ormesson abandonne son costume d'"Hercule Poirot transcendantal".
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Héloïse d’Ormesson publie le deuxième livre posthume de son père, Un hosanna sans fin, un an après la mort de l'auteur. "Ce livre est un livre d'accomplissement, extrêmement limpide, une sorte d'épure de son œuvre", a expliqué sa fille jeudi 15 novembre sur franceinfo.
franceinfo : Pourquoi ce titre ? Votre père est-il heureux au moment de son écriture ?
Héloïse d’Ormesson : Un hosanna, c'est une célébration à la vie, c'est une manière de dire "je me réjouis". Je pense que c'était vraiment la philosophie de mon père. Il est totalement serein. Ce livre est un livre d'accomplissement, extrêmement limpide, une sorte d'épure de son œuvre. Je trouve que c'est un livre de complétude. On le sent ayant le sentiment que sa vie a été accomplie et ne redoutant pas du tout l'après.
Il a écrit ce livre dans les tous derniers mois de sa vie. Etait-ce un secret ?
Je savais qu'il l'avait commencé à l'été 2017, il me l'avait dit et il était très heureux d'avoir trouvé l'inspiration et le livre avançait très bien. Pendant l'automne il ne m'en parlait plus et j'ai découvert, parce que la jeune femme qui se chargeait de la dactylographie de son récit me l'a appris, le jour de sa mort, qu'il venait de lui remettre les 30 derniers feuillets. Dans un moment de sidération complète j'enregistre l'information mais je ne la comprends pas. Cela va mettre 24 heures à 48 heures.
On redécouvre le d'Ormesson que l'on connaît, érudit, amoureux de la vie, mais on le découvre aussi un peu plus sombre. Est-ce un livre-testament ?
Oui, je pense que c'est un livre-testament, un livre où il a un peu abandonné son costume d'Hercule Poirot transcendantal et il guide plus, il éclaire le chemin de la vie. C'est une méditation épurée.
Jean d'Ormesson se questionne beaucoup sur Dieu dans ce livre. Est-ce qu'il parlait beaucoup de sa foi et de son espérance ?
De son espérance, énormément puisqu'il la débusquait en toute chose, mais il avait coutume de dire qu'il espérait en Dieu. Pour lui, la question centrale était Dieu, qu'il existe ou qu'il n'existe pas. Il voyait toujours le coin de ciel bleu qui allait venir, il ne s'arrêtait pas aux nuages et à la noirceur et à l'orage.
Jean d'Ormesson écrivait au crayon à papier. L'a-t-il fait jusqu'au bout ? Comment écrivait-t-il ?
Le crayon à papier, mais avec l'âge parce que le crayon à papier il faut vraiment appuyer, une certaine force, il avait fini par écrire au Tempo bleu. Il y avait ce premier jet écrit et il récupérait la version dactylographié et c'était un va-et-vient comme un métier à tisser, une petite navette entre la dactylo et lui et il raturait. Il écrivait 100 versions d'une même page.
C'est le 38e livre de Jean d'Ormesson, le 2e livre posthume. Est-ce le dernier ?
Je ne sais pas parce que je ne me suis pas plongée dans ses archives. C'était trop tôt. J'ai voulu laisser passer cette année. Mais j'ai un peu de doute parce que sa technique c'était de passer de la version papier à la dactylographie. Il y avait besoin de ce passage au tamis du texte. Je ne crois pas qu'il ait pu laisser un manuscrit en souffrance dans un tiroir, mais l'avenir nous le dira.
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