Boualem Sansal : lors d'une soirée de soutien, la fille de l'écrivain affirme qu'elle attend "beaucoup plus" pour obtenir sa libération

L'écrivain franco-algérien a été arrêté le 16 novembre 2024 à Alger, dans un contexte de crise diplomatique entre la France et l'Algérie au sujet du Sahara occidental.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 2min
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal à l'Académie française, à Paris, le 29 octobre 2015. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal à l'Académie française, à Paris, le 29 octobre 2015. (FRANCOIS GUILLOT / AFP)

"J'attendais beaucoup plus" du gouvernement français, a reconnu la fille de Boualem Sansal, Sabeha Sansal, lors d'une soirée de soutien à l'écrivain algérien à Autun (Saône-et-Loire) organisée à l'occasion des universités d'été de l'ancien ministre Jean-Michel Blanquer, jeudi 28 août.

Domiciliée à Prague et âgée de 51 ans, elle a rappelé avoir "envoyé une lettre ouverte" en avril avec sa sœur au président Emmanuel Macron "et nous n'avons reçu aucune réponse" ni de l'Élysée ni du Quai d'Orsay, a-t-elle regretté. "Parce que je n'ai reçu aucune réponse de la part de l'Algérie ou du gouvernement français, je suis un petit peu désespérée, déçue", a admis Sabeha Sansal, accueillie chaleureusement par le public qui s'est levé pour l'applaudir. "Comme Emmanuel Macron a beaucoup de choses à régler qui ne concernent pas mon père, je ne vois pas la lumière au bout du tunnel", a-t-elle déploré.

"Faites quelque chose pour notre père"

Sabeha Sansal s'est également exprimé sur France Inter, jeudi matin, pour faire part de sa détresse. "Monsieur le président, s'il vous plaît, faites quelque chose pour notre père, pour le libérer. Essayez de faire un dialogue avec l'Algérie, avec le président algérien pour le faire sortir de prison". "Nous n'avons pas de nouvelles de notre père. Nous ne savons rien de lui, de son état, nous n'avons aucun contact, aucun échange, rien", indique Sabeha Sansal. Âgé de 80 ans et malade, Boualem Sansal a été condamné à cinq ans de prison ferme notamment pour "atteinte à l'unité nationale".

Pour sa part, Jean-Michel Blanquer a présenté le soutien à l'écrivain franco-algérien comme "une cause universelle", soulignant le besoin qu'elle soit entendue non seulement en France "mais dans le monde". "La liberté d'expression est fondamentale et si on cède sur cela, cela signifie que l'on est prêt à céder sur le reste", a prévenu l'ancien ministre, estimant qu'il s'agissait de "la confrontation entre un régime dictatorial et la liberté". Au début du mois, Emmanuel Macron a affirmé que la France devait agir "avec plus de fermeté et de détermination" vis-à-vis de l'Algérie, évoquant le "sort réservé" à Boualem Sansal et à Christophe Gleizes, journaliste français emprisonné à Tizi-Ouzou.

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