Hautes-Pyrénées : la nature intacte de la route du Val d'Azun

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Article rédigé par France 2 - M-C. Delouvrié, D. Breysse, F. Reboul, drone : l'Atelier Duho. Édité par l'agence 6médias
France Télévisions

Toute la semaine, France Télévisions explore les routes touristiques qui sillonnent le territoire. Première étape, lundi 27 juillet : la route du Val d'Azun dans les Hautes-Pyrénées, célèbre pour ses sentiers de randonnées, son cyclotourisme et sa tomme de montagne.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité. 

Sur cette route de montagne, il n'y a pas que les vaches qui transhument en liberté. Il y a les randonneurs chanceux, presque seuls au monde, et les cyclistes courageux. Direction la route du Val d'Azun, la vallée la plus à l'ouest des Hautes-Pyrénées, et l'une des plus préservées. Il n'y a qu'une porte d'entrée dans la vallée : le petit village d'Arras-en-Lavedan, qui depuis dix ans a fait un choix audacieux. Ici, l'art contemporain s'expose en plein air et crée du lien. Au détour d'une sculpture, le 13 Heures surprend une habitante en pleine cueillette de myrtilles. "On l'a devant la maison, c'est génial. Avec les tableaux et tout, ça attire du monde aussi. Les gens sont curieux de venir voir et ils regardent", se réjouit Christiane Gerbert.

Le sac plein de myrtilles, direction l'unique route vers le lac du Tech tout proche, et son eau cristalline. À 1 200 mètres, la météo du jour est quasi écossaise. Idéal pour un retraité des Charentes, Marcel Mousnier, qui ne manque jamais son rendez-vous annuel avec les Pyrénées. "À part vous et moi, c'est tout ce qu'il y a. C'est le luxe. Mais c'est vrai. D'ailleurs, je pense que si un jour je reviens, je viendrai dormir quand même ici", confie-t-il.

La contemplation des isards

Avant que la nuit tombe, c'est le brouillard qui attend, et trois heures de marche. Loin de décourager ces randonneurs venus pour une rencontre incontournable du Val d'Azun, les isards. "On va observer leur comportement, on va essayer de ne pas les déranger surtout. En soirée, ils redescendent pour boire. Il y a une rivière, ils redescendent brouter aussi, il y a un joli plateau herbeux", explique une randonneuse.

À 1 700 mètres, alors que la montagne se découvre enfin, les premiers isards font leur apparition. Pendant plusieurs minutes, un groupe de quatre mâles se laisse observer. "On a l'impression qu'on est avec eux. On s'observe", sourit un homme. "On n'a pas l'impression de déranger. On a l'impression de ne faire qu'un avec eux, de partager leur lieu de vie", ajoute une femme.

Menacé d'extinction à la fin des années 50, l'animal est protégé depuis la création du Parc national des Pyrénées. Il cohabite même avec ses vaches, venues pâturer en altitude. À cette époque de l'année, les éleveurs ont beaucoup de travail. En reprenant la route, le 13 Heures rencontre un troupeau de races Montagnardes en pleine transhumance. Le voyage se fait à pied pendant 12 km, jusqu'au village de la famille Cazaux. "J'ai 47 ans et depuis que je marche je fais ce trajet l’été, pour monter, pour descendre", confie Baptiste Cazaux.

La tomme des Pyrénées, une spécialité locale

Arrivés à la ferme, ces bêtes trouvent l'herbe fraîche qui donnera le goût au fromage produit ici depuis trois générations. Il est salé, puis affiné dans une petite cave. "Il faut le retourner tous les deux jours pour qu'il sèche bien. On les bichonne pendant au minimum, trois mois", explique l'éleveur. Cette tomme des Pyrénées, au lait cru de vache ou de brebis, est vendue uniquement localement. L'été, les touristes viennent nombreux jusqu'à la ferme pour découvrir son travail et surtout le déguster. "Absolument délicieux", commente un homme.

Il est temps de reprendre la route, pour dépenser ses calories. Impossible de quitter le Val d'Azun sans un clin d'œil au Tour de France qui, cette année encore, est passé par le col du Soulor. Par tous les temps, les cyclistes du monde entier viennent ici en pèlerinage. Par hasard, France Télévisions rencontre un ancien coureur professionnel, avec trois Tour de France au compteur. "Pour moi, la première ascension du Soulor, c'était le Tour de France 82. On était partis, il faisait extrêmement chaud, et d'un coup, on est arrivés, comme on le voit aujourd'hui, dans les nuages. C'était surprenant. Il faisait froid", raconte Jean-François Rault.

De quoi forcer l'admiration de cyclistes américains, qui repartiront avec ce souvenir d'une rencontre au sommet et l'envie d'en faire bien d'autres sur la route du Val d'Azun.

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