Mort de Michel Deville : les cinq films majeurs d'un réalisateur inclassable
Sacré meilleur réalisateur aux César 1986 pour "Péril en la demeure", le cinéaste Michel Deville a réalisé une trentaine de longs métrages, en filmant les plus grands acteurs français. Retour sur cinq de ses films.
Le cinéaste Michel Deville, mort le 16 février à 91 ans, est connu pour ses adaptations cinématographiques. Il a été récompensé à deux reprises d'un César, et aura marqué le cinéma hexagonal des années 60 à 80. Retrouvez cinq de ses films, de son premier grand succès Benjamin ou les Mémoires d'un puceau, au thriller psychologique Péril en la demeure, en passant par La Lectrice, adapté du roman de Raymond Jean.
"Benjamin ou les Mémoires d'un puceau" (1967)
Ce premier grand succès de Michel Deville nous plonge en plein XVIIIe siècle. A la fois la comédie d'un innocent, l'ingénu Benjamin à la jolie figure qu'une cohorte de belles dames cherche à déniaiser, qui perd son innocence, et la tragédie d'un cynique, le noble libertin, qui perd son cynisme. Ce conte cruel et pétillant en costumes réunit à l'écran Michèle Morgan, Michel Piccoli et Catherine Deneuve. Le film remporte le Prix Louis-Delluc.
"L'Ours et la Poupée" (1970)
L'un des derniers films de Brigitte Bardot. Elle y incarne une Parisienne snob et capricieuse en instance de divorce qui roule en Rolls Royce et se heurte, au sens propre du terme, à un violoncelliste myope et bougon au volant d'une 2 CV (Jean-Pierre Cassel). Une comédie légère et pleine de vitalité avec deux personnages que tout oppose et où Cassel, en ours mal léché, tente de résister aux ruses enjôleuses de "BB". "L'Ours et La Poupée est un peu le Et Dieu... créa la femme des années 1970. J'ai été recréée par Deville", dira Brigitte Bardot.
"Péril en la demeure" (1985)
Adapté du roman noir de René Belleto Sur la terre comme au ciel, le film qui tourne autour du thème de la perversité et du voyeurisme fait beaucoup parler, à sa sortie, avec son affiche érotique. Beaucoup est déjà dit dans le titre : à pénétrer dans cette maison, on encourt tous les dangers. Dans ce thriller psychologique, les six personnages sont tous plus pervers les uns que les autres. Qui piège qui ? Qui manipule qui ?
C'est l'irruption dans une famille aisée d'un jeune et séduisant professeur de guitare (Christophe Malavoy) venu donner des cours à une jeune fille et engageant vite une liaison avec sa mère (Nicole Garcia). "Un metteur en scène est un manipulateur. Je choisis mes acteurs avec un amour sans bornes. Il est relativement facile de réussir un couple au cinéma. Il est beaucoup plus aléatoire de choisir un sextuor", expliquait à la sortie du film Michel Deville, qui obtient le César du meilleur réalisateur l'année suivante.
"La Lectrice" (1988)
Passionnée des livres et s'identifiant à une lectrice, Constance (Miou Miou) décide d'en faire elle aussi son métier et passe des petites annonces. Chaque fois qu'elle pousse une porte, une nouvelle aventure commence avec chacun de ses clients : un jeune adolescent paralysé, une fillette espiègle, une vieille générale marxiste et excentrique (Maria Casarès), un PDG gauche et entreprenant ou encore un magistrat à la retraite qui se fait lire du Sade.
Loin d'être ennuyeux, le film déborde de fantaisie au rythme de sonates de Beethoven et entraîne le spectateur dans une succession de petites scènes tantôt drôles ou graves, teintées d'érotisme. "J'avais envie de faire un film sur l'érotisme, un érotisme quotidien, naturel, pas pervers", explique Michel Deville, qui écrit alors, pour la première fois, un rôle spécialement pour une actrice. Le film remporte le Prix Louis-Delluc.
"La Maladie de Sachs" (1999)
Le film raconte le quotidien du docteur Sachs (Albert Dupontel), un médecin généraliste célibataire installé en province et qui délaisse sa vie privée pour se consacrer totalement à ses patients. Jusqu'à l'arrivée dans son cabinet de Pauline. Adapté du best-seller éponyme de Martin Winckler, lui-même médecin, c'est une chronique sociale des petits bobos et des grandes souffrances dans un petit coin de ruralité du centre de la France. "Une véritable comédie humaine", selon Michel Deville.
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