"La Vie devant moi" : l'incroyable histoire vraie d'une famille juive cachée dans une chambre de bonne sous l'Occupation
Pour ancrer la fiction dans l'histoire de la Seconde Guerre mondiale, le réalisateur Nils Tavernier a inséré quelques images d'archives tout au long du film.
/2025/02/17/ce4eca92151b43f2886bbed158d9d939-67b35b92de1d3204758300.webp)
Raconter l'histoire vraie – et extraordinaire – de Tauba Birenbaum et ses parents sur grand écran : c'est la promesse du nouveau film de Nils Tavernier La Vie devant moi, en salles mercredi 26 février. Le réalisateur a été profondément bouleversé par le témoignage de Tauba, filmé en 1997 dans le cadre de la "Survivors of the Shoah Visual History Foundation" de Steven Spielberg. Il a donc décidé d'en faire un film avec l'aide de Guy Birenbaum, fils de Tauba et du résistant Richard Birenbaum.
Tauba, née Zylbersztejn, était une jeune fille juive d'origine polonaise, vivant à Paris avec ses parents. Elle a 14 ans en 1942, pendant l'Occupation. Le 16 juillet, jour de la rafle du Vél d'Hiv, l'enfer commence pour la famille. Des policiers et gendarmes français, sous ordre du gouvernement de Vichy, arrêtent des milliers de Juifs pour les entasser au Vélodrome d'Hiver et ensuite les envoyer vers le camp d'extermination d'Auschwitz. Par chance, les Zylbersztejn échappent de justesse aux arrestations grâce à un couple, les Dinanceau, qui leur propose de les cacher dans leur chambre de bonne. Mais pour combien de temps ?
Un huis clos silencieux et captivant
La Vie devant moi invite le spectateur dans un huis clos très silencieux, mais captivant, enrichi d'archives de l'époque donnant au récit du réalisme et une émotion supplémentaire. Pendant deux ans, de l'été 1942 à l'été 1944, Tauba, Moshe et Rywka Zylbersztejn survivent dans un espace restreint de quelques mètres carrés, contraints de faire le moins de bruit possible pour ne pas être démasqués. Et c'est le parcours du combattant de se rendre aux toilettes sur le palier par exemple, avec la boule au ventre à chaque nouveau son venant de l'extérieur. L'éternité du temps ressenti par les Zylbersztejn passe en un instant grâce à l'attention portée à chaque détail, chaque couleur, chaque silence, tenant le spectateur en haleine jusqu'à la fin du calvaire.
Nils Tavernier filme la promiscuité. Et aussi les moments de tendresse que celle-ci finit par renforcer dans une petite famille déjà soudée et confrontée à la peur d'être un jour arrêtée. La jeune fille, malgré son âge, aide ses parents à tenir bon grâce à sa résilience et son regard attendrissant : elle aménage un coin salle de bain pour plus d'intimité, propose à sa mère de s'occuper de ses cheveux qui commencent à devenir longs sur sa nuque. Passionnée de piano, elle en dessine un à la craie sur le sol et chantonne La Romance de Paris de Charles Trenet, ce qui permet à son père d'esquisser enfin un sourire de bonheur et de l'accompagner en chanson.
Mais Tauba, interprétée par Violette Guillon, reste une adolescente avec ses nombreuses craintes et questionnements. Lorsque le danger arrive, son premier réflexe est de se boucher les oreilles pour éviter d'entendre les bottes de cuir des gendarmes qui approchent. Dans ces moments, les visages se figent et la peur se fait ressentir dans les yeux de chaque personnage, comme un appel à l'aide.
Face à un dilemme difficile qui pourrait changer le cours des choses pour cette famille juive, le couple Dinanceau fait le choix de l'humanité face à l'horreur nazie. Le contraste est saisissant. Ce nouveau long-métrage de Nils Tavernier est un magnifique portrait de Tauba, une battante, pleine d'énergie, qui veut absolument bousculer sa destinée et croire en sa liberté.
/2025/02/17/af1099ea1c5bf399ba4587afd4683474-67b35d20c8ee3051359157.jpg)
La fiche
Genre : Drame/Historique
Réalisateur : Nils Tavernier
Acteurs : Guillaume Gallienne, Violette Guillon, Adeline d'Hermy
Pays : France
Durée : 1h31
Sortie : 26 février 2025
Synopsis : En 1942, Tauba, une adolescente pleine d'énergie, échappe de justesse avec ses parents à la rafle du Vél d'Hiv. Un couple, les Dinanceau, leur propose de les cacher provisoirement dans un minuscule débarras de leur immeuble, sous les toits de Paris, le temps que les choses se calment. Malheureusement, ce qui devait être temporaire s'éternise, et la famille s'enfonce dans le silence et l'immobilité. Mais Tauba est une battante, et rien ne l'empêchera de bousculer son destin.
À regarder
-
Les otages israéliens sont rentrés chez eux
-
🤖🧫 Des robots spermatozoïdes pour lutter contre l'infertilité
-
Intempéries : la Guadeloupe traversée par la tempête Jerry
-
Frédéric Encel revient sur l'accord de Trump pour Gaza.
-
Smartphones : un gang de voleurs arrêté à Londres
-
Les premiers otages israéliens libérés par le Hamas
-
12 millions de jeunes filles mariées avant 18 ans chaque année
-
Cellule, parloir : les conditions d'incarcération de N. Sarkozy
-
Une finale en or : "C'est une famille qui a gagné"
-
Laurent Nuñez, Jean-Pierre Farandou... La liste des ministres du gouvernement Lecornu II
-
Cookie, burger : le croissant à toutes les sauces
-
Sauvetage spectaculaire : hélitreuillé depuis l'Arc de triomphe
-
Retour de S. Lecornu : peut-il tenir ?
-
"Je ne l'ai pas tuée" : Cédric Jubillar réaffirme son innocence
-
Oeufs, à consommer sans modération ?
-
Ours : ils attaquent même dans les villes
-
Ce radar surveille le ciel français
-
On a enfin réussi à observer un électron !
-
"Manifestation des diplômés chômeurs, un concept marocain !"
-
Crise politique : "La dernière solution, c'est la démission du président de la République"
-
Le loup fait taire la Fête de la science
-
Les tentatives de suic*de en hausse chez les adolescentes
-
Défi chips : alerte dans un collège
-
Quand tu récupères ton tel à la fin des cours
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
Teddy Riner s'engage pour sensibiliser sur la santé mentale
-
Suspension de la réforme des retraites : les gagnants et les perdants
-
Ukraine : le traumatisme dans la peau
-
L'espoir renaît à Gaza après l'accord de cessez-le-feu
-
Une école pour se soigner et réussir
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter