Festival de Cannes 2025 : le réalisateur Jafar Panahi de retour pour la première fois en quinze ans

Le cinéaste iranien dissident s'était vu confisquer son passeport en 2010.

franceinfo Culture avec AFP

France Télévisions - Rédaction Culture

Publié le 20/05/2025 18:43

Temps de lecture : 2min

Le réalisateur iranien Jafar Panahi à Cannes, le 20 mai 2025. (MIGUEL MEDINA / AFP)

Réalisateur multiprimé, Jafar Panahi fait son grand retour à Cannes pour participer, pour la première fois depuis sa condamnation en 2010, à un festival international de cinéma, a appris lundi 19 mai l'AFP auprès de son entourage.

Il présente mardi Un simple accident, un long-métrage en lice pour la Palme d'or, et sur lequel rien n'a filtré jusque-là. Le film, qui n'a pas bénéficié de financements iraniens, a été tourné "clandestinement", a indiqué la même source.

Le cinéaste, qui a été emprisonné dans son pays pendant sept mois entre juillet 2022 et février 2023 en vertu de cette condamnation, a récupéré son passeport au printemps et a pu quitter Téhéran, où il vit, avec son équipe pour rejoindre le Festival de Cannes. Jafar Panahi était venu d'abord en France pour finir Un simple accident. La semaine dernière, quatre membres de l'équipe du film ont été convoqués par les forces de l'ordre iraniennes pour des interrogatoires, a-t-on indiqué.

En décembre 2010, la justice avait condamné Jafar Panahi à six ans de prison pour "pour propagande contre le régime" et lui avait interdit de réaliser des films ou de quitter le pays pendant les vingt années suivantes. En avril 2023, il avait toutefois pu quitter son pays pour se rendre momentanément en France.

Interdit de voyager, mais couvert de distinctions

Pendant son assignation, Jafar Panahi a décroché l'Ours d'or à Berlin en 2015 pour Taxi Téhéran, le Prix du meilleur scénario pour Trois visages à Cannes en 2018 et le Prix spécial du jury à Venise en 2022 pour Aucun ours. Il n'a pu recevoir aucune de ces distinctions en personne. Jafar Panahi est par ailleurs lauréat du Lion d'or 2000 pour Le Cercle.

Plusieurs cinéastes iraniens ont eu maille à partir avec les autorités de leur pays et ont parfois dû s'exiler, comme Mohammad Rasoulof, récompensé du Prix spécial du jury à Cannes pour Les Graines du figuier sauvage en 2024. Autre film iranien en compétition cette année, Woman and Child de Saeed Roustaee doit être présenté jeudi.

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