Cannes 2019 : "Oleg" de Juris Kursietis, la descente aux enfers d'un ouvrier tombé sous l'emprise de la mafia
La Quinzaine des Réalisateurs a projeté ce vendredi Oleg du Letton Juris Kursietis. La descente aux enfers d'un ouvrier letton tombé entre les mains de la mafia polonaise à Bruxelles. Impressionnant de réalisme.
/2019/05/17/phpTHiaAN.jpg)
Oleg (l'acteur lituanien Valentin Novopolskij) est un ouvrier parti de Riga, en Lettonie, pour tenter de travailler en Belgique. Alors qu’il est boucher dans une usine de viande, il se voit accusé à tort d'avoir commis une faute et perd son job. Une connaissance polonaise lui propose alors de l’aider à trouver un nouvel emploi. Oleg l’ignore mais cette main charitable est en fait celle d'Andrzej (Dawid Ogronik) un mafieux polonais minable qui va tenter d’en faire son homme de main. Oleg va tout faire pour tenter d’échapper à cette emprise criminelle.
/2019/05/17/php1vmWN7.jpg)
Les "non-citoyens" de Lettonie
Le cinéaste letton Juris Kursietis met en scène un personnage typique de la Lettonie, le "citoyen non-citoyen". Il a expliqué au public de la Quinzaine des Réalisateurs qu'une part non négligeable des habitants du pays ne dispose pas d'une véritable nationalité. C'est un des legs de la période soviétique. Des étrangers venus travailler dans le pays à l'invitation du gouvernement s'y sont installés sans jamais devenir des citoyens à part entière. Juris Kursietis suit l'un d'eux, Oleg, un honnête ouvrier tombé dans le piège de la mafia.
Un réalisme très efficace
Oleg est un de ces films d'autant plus efficaces qu'il sont totalement dénués d'effets spéciaux. Caméra à l'épaule, Kursietis filme à hauteur d'homme, à hauteur du désespoir d'Oleg et de sa rage de s'en sortir. Les couleurs sont celles du quotidien sans perspective de ces étrangers privés de presque tous leurs droits. La vie est d'autant plus dure qu'Oleg ne maîtrise pas le français, ne connait que sa langue et quelques bribes d'anglais. Une situation qui amplifie encore l'impression claustrophobe de se trouver enfermé dans une situation sans espoir. Le format lui aussi, presque carré, limite l'horizon des personnages dont les visages occupent très souvent l'ensemble de l'image. "Pour accentuer la sensation d'enfermement", explique le réalisateur. Le son est en prise directe, quasiment brut. La musique n'intervient que pour accentuer la violence soudaine d'Andrzej. Elle en est d'autant plus efficace.
/2019/05/17/phpd8wPUn.jpg)
Tout ce réalisme emporte le spectateur avec lui. Un spectateur récompensé par une magnifique scène finale. Très symbolique. Le réalisateur, qui est aussi le scénariste de son film, a décidé de ne pas priver d'espoir son principal personnage.
/2019/05/17/phpOLrwGO.jpg)
"Oleg"
Drame letton, belge, lituanien et français de Juris Kursietis
avec Valentin Novopolskij, Dawid Ogronik et Anna Prochniak
1h48, date de sortie en France encore inconnue
À regarder
-
Prostituée de force : le récit glaçant d'une adolescente
-
Le cinéaste iranien Jafar Panahi obtient la Palme d'or : "Arrivons à ce moment où personne n'ose nous dire ce qu'il faut porter, dire ou faire..."
-
"L'Hymne à l'amour" en anglais en clôture du 78e Festival de Cannes
-
Cannes : "Maman, j'espère que tu es très fière..." À 23 ans, Nadia Melliti décroche le Prix d'interprétation féminine
-
L'actrice Cate Blanchett sur le dernier tapis rouge de la 78e édition du Festival de Cannes
-
Pedro Pascal et Austin Butler racontent leurs souvenirs du Covid
-
Cédric Klapisch : "Je ressentais jusque-là une sorte d'amertume à ne pas être à Cannes"
-
Paul Mescal à Cannes : "La masculinité est une notion à géométrie variable et le cinéma est en train de la redéfinir..."
-
Cannes : l'acteur Paul Mescal sur le tapis rouge pour défendre le film "The History of sound"
-
🎬 Cannes : avec trois films à Cannes à seulement 23 ans, Paul Kircher est la star montante du cinéma français
-
Cannes : Scarlett Johansson sur le tapis rouge pour son premier film en tant que réalisatrice
-
Golshifteh Farahani sur le film "Alpha" : "Le sida était une maladie liée à l’amour"
-
Cannes : Isabelle Huppert dans un portrait libre de Liliane Bettencourt dans "La femme la plus riche du monde"
-
Festival de Cannes : Tahar Rahim a perdu "plus de 20 kilos" pour le film "Alpha"
-
SCH à Cannes : "Comme ceux de Marcel Pagnol, je serais heureux que mes textes soient étudiés à l'école"
-
Droits de douane : pour Wes Anderson, Donald Trump "veut prendre tout le pognon"
-
Tom Cruise : “Non, je ne défie pas la mort”
-
Lucky Love à Cannes : "La mode me permet de choisir mon identité et pourquoi on me regarde"
-
Laurent Laffite, voix de Marcel Pagnol : "Tant qu'un Parisien fait gagner l'OM, ça va"
-
Le rappeur SCH sur l'entrée du mot "gâté" dans le dictionnaire : "On y aura été pour quelque chose, ça fait plaisir !"
-
Hafsia Herzi : "Je savais qu'il y avait des gens homophobes mais pas à ce point"
-
Cannes : "Quand il n'y a plus de rires, il n'y a plus de vie..." Philippe Katerine nous révèle ses secrets du couple qui dure.
-
Cécile de France affronte une IA doublée par Mylène Farmer dans "Dalloway"
-
Pourquoi le Festival de Cannes a écarté un acteur du film "Dossier 137"
-
Festival de Cannes : le rugbyman Antoine Dupont tout sourire sur le tapis rouge
-
Cannes rend hommage à la photojournaliste palestinienne Fatma Hassona, tuée à Gaza.
-
"Mission : Impossible" : Pom Klementieff livre ses anecdotes de tournage avec Tom Cruise
-
Festival de Cannes : la musique de "Mission : Impossible" jouée sur le tapis rouge pour accueillir Tom Cruise
-
Juliette Armanet à Cannes : "J'ai 41 ans, je n'ai pas l'impression d'avoir réglé quoique ce soit dans ma vie."
-
Festival de Cannes : revivez l'hommage en chanson de Mylène Farmer à son ami David Lynch
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter