La vente de la collection Alain Delon rapporte plus de huit millions d'euros, deux fois l'estimation
Le clou de la vente, "La baie de Sainte-Adresse", tableau de Raoul Dufy estimé entre 600 000 et 800 000 euros, a été adjugé pour 1 016 400 euros.
Les 80 œuvres d'art composant la collection de la légende du cinéma Alain Delon ont été vendues aux enchères jeudi à Paris pour plus de huit millions d'euros avec frais, deux fois l'estimation, a annoncé à l'AFP la maison de vente Bonhams-Cornette de Saint Cyr. Avant cette vente, elles avaient été exposées depuis avril à New York, Genève, Bruxelles et Hong-Kong.
Un rare Delacroix
Devant deux salles combles réunissant acheteurs internationaux, curieux et admirateurs de l'acteur, tous les lots ont connu de féroces compétitions. Le clou de la vente, La baie de Sainte-Adresse, tableau de Raoul Dufy estimé entre 600.000 et 800.000 euros, a été adjugé pour 1 016 400 euros. Une œuvre d'Eugène Delacroix, qui n'était pas réapparue sur le marché depuis plus de 40 ans, s'est envolée à 775 100 euros, plus du double de l'estimation basse.
"Il n'est pas étonnant (que ces œuvres) aient suscité des enchères aussi passionnées. Immense collectionneur avec un œil instinctif, l'acteur a été notamment l'un des plus grands acheteurs de dessins des années 60 et 70, alors qu'ils n'étaient pas en vogue", a souligné Arnaud Cornette de Saint Cyr, commissaire-priseur. L'acteur avait ainsi réuni un ensemble jugé exceptionnel. Estimée 50 000 euros, une œuvre du XVIe siècle de Domenico Beccafumi (1486-1551), Saint debout tenant une croix, s'est envolée à plus de 241.000 euros.
Une "partie de ma vie"
La laitière normande, dessin de Jean-François Millet, grand maître du XIXe, a trouvé preneur à 216 300 euros (estimation 100 000 euros). "J'ai acheté mon premier dessin en 1964, à Londres. Au fil des années, j'ai acquis des œuvres qui ont su m'émouvoir, me parler et même parfois me consoler. Elles ont fait partie de ma vie...", a confié Alain Delon, 87 ans, dans le catalogue, sans assister à la vente. En 2007, Alain Delon avait dispersé des œuvres modernes, expliquant au journal Le Monde "qu'il détestait les ventes posthumes".
En 2016, après avoir vendu ses grands crus, ses montres et ses armes de collection, Alain Delon avait aussi mis aux enchères avec le même succès une première série de bronzes de Bugatti.
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