"L'Atelier des sorciers" à Angoulême : une exposition à la loupe pour dévoiler l’incroyable minutie de Kamome Shirahama
À l’occasion du 52e Festival de la bande dessinée d’Angoulême, l’hôtel Saint-Simon accueille l’exposition consacrée à "L’Atelier des sorciers", de Kamome Shirahama. Un lieu qui rappelle un peu l'esprit de ce manga et qui fait écho aux influences fantasy, médiévales, et à l'architecture européenne de l'œuvre.
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La magie, dans la fantasy moderne, est fréquemment une capacité que l’on hérite ou que l’on reçoit en don. Dans L’Atelier des sorciers, Kamome Shirahama, elle, a choisi d’en faire un savoir, une capacité que l’on acquiert à force d’entraînement, de connaissances et de pratique. Selon elle, la magie n’émane pas du corps ou en agitant une baguette : elle se dessine à la plume et à l’encre, avec effort et abnégation. L’exposition, qui présente une centaine de planches, est découpée en plusieurs thématiques afin de découvrir l'œuvre, et surtout l’incroyable travail de Kamome Shirahama.
Tout commence par l’émerveillement, celui de Coco, l'héroïne, quand elle va découvrir par hasard, à 12 ans, le monde de la magie. La deuxième partie s’intéresse au "beau geste" où l’on découvre le système magique de Kamome Shirahama, mais aussi son univers. "Il y a une minutie qui est représentée dans l'histoire, que l’on retrouve dans ses planches, mais on le voit aussi dans l'exécution des gestes des personnages, dans le système des pentacles. C’est aussi une exigence qu'elle a pour elle-même. C’est un cumul de beaux gestes", explique Pauline Croquet, la commissaire de l’exposition.
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Porteur de valeurs de persévérance et de solidarité propres aux mangas initiatiques pour adolescents, L’Atelier des sorciers se teinte rapidement d’obscurité. "Il y a une part d'ambivalence et de dualité, notamment dans les choix qui sont proposés aux sorciers."
L'exposition met également en avant les jeux de cadre et les symboles. La mangaka exploite ses cases "comme des cadres de tableau. Il y a vraiment des cases fenêtres, des cases ornementales, un découpage qui est celui du manga, mais aussi un découpage très particulier." Viennent ensuite les symboles comme l'œil, les drapés lances, ces jeux de ruban qui reviennent beaucoup. "Cela rentre dans une tradition picturale et culturale, artistique européenne, mais aussi japonaise avec les estampes", analyse Pauline Croquet.
Kamome Shirahama explique : "J’aime beaucoup tout ce qui est ancien, occidental et ancien. Comme des illustrations de la Bible ou des gravures européennes ou les hachures qu’on trouve dans les dessins anciens."
Des planches à la loupe
Des petites loupes sont disposées à côté de certaines planches pour que les gens puissent voir le niveau de détail et le niveau de minutie de l'artiste. "Il y avait quand même cette volonté de montrer la richesse des planches. Kamome Shirahama est quelqu'un qui a, quand même, une exigence esthétique et une maîtrise technique assez impressionnante." Sur les planches, on constate très vite la sûreté de son geste, le fait qu'elle les corrige très peu. C'est très maîtrisé.
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"L’expression des visages des personnages est très importante", explique Kamome Shirahama lors de la masterclass organisée pendant le Festival de BD d'Angoulême. "Par exemple, si je me trompe, ou si je ne suis pas satisfaite des costumes ou accessoires, je l’accepte et j’avance. Mais pas sur l’expression des visages, si je ne suis pas satisfaite, je le retravaille. J’essaye au quotidien de lire beaucoup de mangas, de romans ou des films pour apprendre et acquérir de nouvelles techniques pour améliorer mes créations."
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Pour Pauline Croquet, Kamome Shirahama peut convaincre autant les grands connaisseurs de dessins et d'autres auteurs. "Si des dessinateurs un peu aguerris se retrouvent complètement ébahis et si à côté des néophytes se disent ‘Waouh, ça donne envie de dessiner’ parce qu'on sent qu'elle a envie de transmettre la passion du dessin", alors le pari sera réussi.
"J’aimerais dire aux gens de faire confiance dans leur propre magie."
Kamome Shirahamaau Festival d'Angoulême
L’Atelier des Sorciers, "n'est pas une œuvre qui a des scènes d’action spectaculaires, il n’y a pas de romance, donc ça peut être difficile à capter, mais j’espère qu’on ressent mon amour de l’œuvre, pour moi, c'est ce qui compte", déclare Kamome Shirahama lors de la masterclass organisée pendant le Festival de BD d'Angoulême.
"Je pense toujours à dessiner ce que j’aime, et j’aimerais partager cet amour avec les autres, même si au début, il n’y a que moi qui aime cet univers. C’est pour ça que j’essaye de faire une histoire excitante et des personnages adorables, pour que les gens les aiment aussi, pour leur montrer le charme de L’Atelier des Sorciers !"
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