L'État refuse "l'appropriation" du Festival d'Angoulême par un "acteur privé"

Nombre d'auteurs et éditeurs avaient appelé à renouveler la direction et la gouvernance du plus grand festival de BD au monde.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des visiteurs regardent des livres pour enfants lors du 52e Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, le 31 janvier 2025. (ROMAIN PERROCHEAU / AFP)
Des visiteurs regardent des livres pour enfants lors du 52e Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, le 31 janvier 2025. (ROMAIN PERROCHEAU / AFP)

L'État veillera à éviter l'"appropriation" par "un acteur privé" du Festival international de la BD d'Angoulême (FIDB), a indiqué, mardi 8 avril, le ministère de la Culture, alors qu'une réforme de son organisation suscite l'inquiétude. 

Accusée notamment de dérives commerciales, la société 9e Art+, qui gère Angoulême depuis 2007, envisage de fusionner avec l'association fondatrice du festival. La question se pose au moment où le partenariat entre l'association et l'entreprise doit, dans les prochaines semaines, être soit reconduit, soit dénoncé.

Selon les détracteurs du projet, une telle fusion écarterait toute concurrence et assurerait la mainmise durable de 9e Art+ sur le festival. "Des fantasmes", a balayé le dirigeant de 9e Art+, Franck Bondoux. "L'État sera particulièrement vigilant à ce que la marque FIBD ne fasse pas l'objet d'une appropriation par un acteur privé", a réagi dans une déclaration écrite le ministère de la Culture, qui fait partie des principaux contributeurs publics du festival.

Dysfonctionnements

État et collectivités fournissent près de la moitié des 6,3 millions d'euros de budget du Festival. "Plusieurs réunions se sont tenues pour faire le point sur les attentes des financeurs publics d'une part, et recueillir celles des professionnels (représentants des éditeurs et des auteurs), d'autre part", ajoute le ministère. Celui-ci s'était inquiété de "dysfonctionnements" lors de la dernière édition du festival fin janvier.

Dans un communiqué lundi, l'association du FIBD a indiqué que son conseil d'administration se réunirait le 18 avril. Ordre du jour : la "dénonciation" du partenariat actuel qui la lie à 9e Art+. Elle a précisé "n'exclure aucune hypothèse pour définir la structuration future de son événement". L'association a également attaqué ceux qui la critiquent. "Elle ne saurait (...) continuer d'accepter des accusations de non-transparence portées à l'encontre de 9e Art+ sans que celles-ci soient désormais étayées par des faits".

Lors de l'édition 2025 d'Angoulême en janvier, l'entreprise avait été vivement mise en cause après une enquête de L'Humanité Magazine (article payant) dénonçant notamment la hausse du prix des billets et le licenciement en 2024 d'une salariée peu après sa plainte pour un viol qui a, selon elle, eu lieu durant le Festival. Nombre d'auteurs et éditeurs avaient appelé à renouveler la direction et la gouvernance du plus grand festival de BD au monde.

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