Festival BD d'Angoulême : Ryōichi Ikegami, plus qu'un dessinateur, un metteur en scène
Le Festival de la bande dessinée d'Angoulême consacre jusqu'au 12 mars une exposition au mangaka (auteur de bd japonais) internationalement reconnu, Ryōichi Ikegami. À presque 80 ans, il continue de dessiner.
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Auteur notamment de Sanctuary et de Trillion Game, publiés chez Glénat, Ikegami possède une technique hors pair, que ce soit pour dessiner des corps sculpturaux, des architectures ultramodernes ou retranscrire le luxe du Japon de la bulle économique.
L’exposition présente plus de 200 planches originales, dont une trentaine en couleur, et se déroule en deux temps. Le premier s’intéresse à son dessin, à travers ses compositions, ses cadrages, les angles de vue et l’expressivité des visages. On voit l'évolution de son dessin au fur et à mesure des œuvres. "Il y a une vigueur dans mes œuvres de jeunesse qu’on ne peut pas retrouver après", estime Ryōichi Ikegami.
Plus qu'un dessinateur, c’est un metteur en scène. Il a un vrai don pour la composition. Dans ses dessins, on voit l’importance du rythme et du jeu avec les cases pour donner une impression de mouvement plus ou moins rapide. Le travail des corps est un élément très important pour Ryōichi Ikegami, que ce soit au niveau de la gestuelle ou de la pose. Cela le fascine. Les hommes ont souvent une forte stature et les femmes sont sexy, mais pas vulgaires. "Les femmes que je dessine sont dures, avec un regard perçant. Peut-être que je suis un peu maso, reconnaît-il. Mais je suis très attiré par les femmes fortes."
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"Le manga est le miroir de l'époque"
Son style, ses jeux d'ombre et ses gros plans, donnent un véritable charisme à ses personnages dont le regard nous ferait presque parfois baisser les yeux. Pour être au plus près de la réalité, il va acheter des magazines de bodybuilding, notamment afin de mieux percevoir le corps, les muscles et le mouvement. Il va même plus loin et achète également des magazines de mode afin d'être au plus près de ce qui se fait. "Le manga est le miroir de l’époque et pour continuer à en faire il faut être au courant de ce qui se passe pour ne pas être en retard. Suivre est une condition pour durer", assure Ryōichi Ikegami.
La deuxième partie de l’exposition met en avant ses nombreuses collaborations notamment avec Shō Fumimura/Buronson (Sanctuary, Strain, Odyssey ou encore Heat), Kazuo Koike (Crying Freeman), ou encore Riichirō Inagaki (Trillion Game). On découvre ainsi la complexité de ses personnages. Son style s’adapte à chaque scénariste. "Mon œuvre n’est qu’une question d'influences." Avec le temps, "les thèmes changent et les techniques aussi", explique Ryōichi Ikegami. "Mais la technique est juste un outil pour moi, ce ne sont pas des évolutions mais des changements."
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Ryōichi Ikegami nourrit aussi une fascination pour la figure du monstre et ne bride aucune forme de violence, qu’elle soit physique ou psychologique. Cette exposition est une très belle occasion de découvrir ou de redécouvrir une œuvre dense au style immédiatement identifiable.
L'exposition Ryōichi Ikegami, À Corps Perdus, se tient au Musée d'Angoulême jusqu'au 12 mars 2023.
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