Une fresque en hommage au pionnier de l'aviation et enfant du pays Henry Potez, dévoilée à Méaulte dans la Somme

Au détour de l’aéroport d'Albert-Picardie, une large fresque aux touches sépia se dévoile. Sur l’immense canevas aux airs de carte postale, un homme élégant semble observer d’un œil amusé les visiteurs. Derrière-lui, deux avions à hélices, tout droit sortis d’un autre temps, lui voleraient presque la vedette. Pourtant ces engins, l’ingénieur Henry Potez peut en être fier, c’est lui qui les a conçus. Il est l’un des pionniers de l’aviation française moderne dans l’entre-deux-guerres. “Ce qui me frappe dans son parcours, c’est surtout sa ténacité. Mais aussi, les idées qu’il a pu avoir à l’époque quand il a commencé à réfléchir aux avions et à penser à ces différents moteurs. Il a cru en notre territoire et en sa passion”, explique Virginie Caron-Decroix directrice de l’aéroport.  

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Le jeune avionneur naît dans la Somme en 1891 et commence par créer des hélices plus perfectionnées pour équiper les avions pendant la Première Guerre mondiale. Il travaille aux côtés d’un certain Marcel Bloch mieux connu sous le nom de Dassault. C’est dans les années 20 que Henry Potez se lance pleinement dans l’innovation aéronautique, à l’heure où personne ne croit plus dans cette industrie. Dans son atelier d’Aubervilliers, un ancien abattoir étroit, il va multiplier les prototypes avant de revenir s’installer dans sa ville natale. “On n'avait pas la place pour assembler les avions, on faisait les pièces élémentaires dans l’atelier et on montait sur le trottoir. Les gens passaient et donnaient leur avis”, explique Jean-Pierre Dehondt, membre de l’association aéronautique histoire de Méaulte. 

L'envol du Potez 25

Le succès est au rendez-vous avec le Potez 25, un engin construit à plusieurs milliers d’exemplaires et utilisé dans de nombreuses opérations de l’armée française. Grâce à plusieurs variantes, l’appareil permet de s’adapter à des missions en tous genres, d’observation, de bombardement, de fret comme de liaison. Mais au-delà de l’empire industriel, le nom Potez évoque pour ses anciens salariés un homme "exigeant", "passionné" et tourné vers la transmission de son savoir-faire. L’aviation reste une affaire de famille chez les Potez, à ce jour l’entreprise centenaire est dirigée par les arrières petits-enfants du pionnier de l’aviation.