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En Bretagne, les statues englouties de Lionel Ducos exposées une dernière fois à Douarnenez

Quatre ans après avoir été présentés sur la plage du port de pêche de Douarnenez, dans le Finistère, une partie des colosses du sculpteur Lionel Ducos sont à nouveau exposés, cette fois-ci dans une galerie d’art. Un nouvel hommage aux peuples autochtones menacés.

Véronique Dalmaz

France Télévisions - Rédaction Culture

Publié le 13/01/2023 16:59

Temps de lecture : 2min

Quatre statues géantes du sculpteur Lionel Ducos sont exposées à la galerie-atelier L'Abri des Guetteurs (France 3 Bretagne)

En août 2018, elles avaient été les stars du port du Rosemeur. Jusqu’à 2500 curieux venaient, chaque jour, voir les douze colosses d’argile du sculpteur nantais Lionel Ducos. Aujourd’hui, quatre d’entre eux ont pris leurs quartiers à L’Abri des Guetteurs, avant que l’ensemble de la collection parte pour la région parisienne. À découvrir dans le cadre d’une exposition collective intitulée Terres submersibles.

Des colosses ambassadeurs

Après un long sommeil de plus de quatre ans dans un hangar, ces géants Massaï ou Inuit de plus de deux mètres, rénovés, reprennent vie. En 2018, immergés dans le port de pêche de Douarnenez au gré des marées, Lionel Ducos en avait fait des ambassadeurs des peuples autochtones en souffrance en raison du réchauffement climatique. Quatre ans plus tard, l’artiste nantais constate avec amertume que sa démarche humaniste est toujours d’actualité.

"Est-ce que j’ai vu les choses évoluer ?, s’interroge-t-il. Non ! J’ai vu les eaux monter, les drames de la sécheresse. Que faut-il faire pour que les choses changent ?", s’offusque Lionel Ducos.

Les statues englouties de Lionel Ducos l'été 2018 dans le port de pêche de Douarnenez (France 3 Bretagne)

Des dioramas marins

Aux côtés de ces quatre géants, des installations replongent le visiteur dans l’ambiance de l’été 2018. François Cresté, propriétaire de la galerie L’Abri des Guetteurs et scénographe, a imaginé plusieurs dioramas marins en réutilisant les maquettes des douze sculptures de Lionel Ducos. Le public peut ainsi voir ces statuettes sous l’eau, comme l’étaient "leurs grandes sœurs" à marée haute. Une scénographie réalisée "avec les matériaux que j’utilise habituellement, explique François Cresté. C’est-à-dire de la lumière et des papiers spéciaux froissés, ou pas, qui vont donner une illusion de fond sous-marin", précise-t-il.

L’exposition Terres submersibles rassemble aussi d’autres artistes, Étienne Emily, Jocelyne Outrequin, Vincent Louradour, Philippe Bonnin ou encore Fred Grunchec. Après le 5 mars, les statues monumentales de Lionel Ducos quitteront Douarnenez pour rejoindre le Château d’Ormesson, dans le Val-de-Marne.