"L'infini" : première grande rétrospective française de Mattotti, aux Capucins de Landerneau
L'univers de l'artiste italien Lorenzo Mattotti, qui va de la bande dessinée à la peinture et l'illustration, est présenté jusqu'au 6 mars 2016 aux Capucins de Landerneau (Finistère), dans une vaste rétrospective, la première en France consacrée à son œuvre protéiforme.
"Le public va découvrir un immense artiste", prévient Michel-Edouard Leclerc, à la tête du Fonds Hélène et Edouard Leclerc, du nom de ses parents, créé à l'automne 2011 dans l'ancien couvent des Capucins de la ville natale du pionnier de la grande-distribution.
La beauté du monde et la solitude
Un artiste, "pour qui l'élégance, la pureté du trait, la transparence ou la profondeur des couleurs décrivent certes la beauté du monde mais aussi, en contre-point, la solitude des êtres, la fragilité des hommes face à leur destin", poursuit-il, vantant l'œuvre d'un "ami de trente ans".
Carnets, dessins, tableaux, projets d'affiche ou d'illustration, planches originales, au total ce sont plus de 300 œuvres célèbres ou originales de l'artiste qui sont présentées jusqu'au 6 mars à Landerneau, ville de 16.000 habitants située à une quinzaine de kilomètres de Brest. Exposées de manière très fluide, par thèmes, dans un espace de 1.200 mètres carrés, les œuvres proviennent du vaste fonds de l'artiste, ainsi que de collections privées.
Mattotti, un artiste issu de la bande dessinée dont il a fait évoluer les codes
C'est dans les années 1970 que Mattotti publie ses premiers albums, traduits dans le monde entier. "La bande dessinée était en train de faire une révolution dans son langage et il y avait des portes d'expression qui s'ouvraient", explique l'artiste, qui dit vivre le 9e art comme tous les autres moyens d'expression, la littérature, le cinéma ou la musique.
"Pour moi, c'était naturel de raconter mon univers avec des images", enchaîne Lorenzo Mattotti, qui vit et travaille à Paris depuis de nombreuses années, dans un très bon français à l'accent chantant, roulant doucement les R. Mattotti s'essaye ensuite à d'autres univers, comme celui de la peinture, de l'illustration de livres – "Pinocchio" de Carlo Collodi ou "Le Pavillon dans les dunes" de Robert Louis Stevenson - ou des affiches et illustrations pour des journaux et revues internationales, comme Le Monde, Vanity Fair ou The New Yorker, mais aussi pour des musiciens tels que l'icône du rock Lou Reed ou Jean-Jacques Goldman.
"Feux" et "Nell'acqua", deux moments important du parcours de Mattotti
Parmi les œuvres exposées, la série "Nell'acqua" (dans l'eau), où deux corps enlacés se laissent bercer, comme en apesanteur, dans une mer d'un bleu lumineux. "Ce qui m'intéressait ici, c'est l'idée du couple qui s'épanouit dans un élément naturel, comme la mer", explique à l'AFP l'artiste.
"Ici tout est très lumineux, très apaisant, très doux, mais parfois ça peut devenir sombre", poursuit l'artiste. Comme dans "Feux", où il explore le thème de la guerre et de la destruction. L'album, œuvre hybride entre bande dessinée et peinture, est accueilli en 1984 comme un événement majeur dans le monde de la bande dessinée et remporte de nombreux prix internationaux.
"C'est un travailleur hors normes qui s'exprime depuis 40 ans dans des domaines très divers, où habituellement on a plutôt affaire à une spécialisation", assure David Rosenberg, le commissaire de l'exposition intitulée "Infini". "Quand on est devant un Mattotti on ne se trompe pas, il y a une patte", souligne-t-il, interrogé par l'AFP.
Depuis leur ouverture, les Capucins ont accueilli plus de 450.000 visiteurs à l'occasion d'expositions consacrées à Joan Miro, Jean Dubuffet, Jacques Monory ou Alberto Giacometti. Après Mattotti, le centre d'art contemporain breton accueillera Marc Chagall.
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