MansA, la Maison des mondes africains ouvre ses portes à Paris avec une exposition gratuite de l'artiste Roxane Mbanga
Cette nouvelle institution culturelle, née après "une lutte acharnée" selon sa directrice, espère devenir le pendant, pour l'Afrique, de l'Institut du Monde Arabe.
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Nouveau lieu culturel voulu par Emmanuel Macron, MansA, Maison des mondes africains, ouvre ses portes samedi 4 octobre à Paris, dans ses nouveaux locaux situés au 26 rue Jacques Louvel-Tessier, après une "lutte acharnée" et avec l'ambition de "propager enfin la parole afro-descendante", soixante ans après les indépendances.
"Je vais faire en sorte que ce soit historique et rien ne m'arrêtera", a déclaré vendredi 3 octobre Élisabeth Gomis, dite Liz Gomis, directrice générale de ce "laboratoire" pluridisciplinaire installé provisoirement dans un ancien atelier de confection du Xe arrondissement. Cette maison, qui aspire à terme à devenir le pendant pour l'Afrique de l'Institut du monde arabe, a été théorisée dans un rapport remis en 2021 au président Emmanuel Macron qui en a fait, depuis, un des axes de sa diplomatie culturelle en direction d'un continent où l'influence française est en recul.
Combler "un manque" entre la France et l'Afrique
Ancienne journaliste et réalisatrice, Elisabeth Gomis, 45 ans, ne nie pas cette filiation politique mais refuse qu'elle affaiblisse la raison d'être d'un lieu qui comble, selon elle, un "manque" dans la relation entre la France et le continent africain."Ça ne peut pas être effacé juste en disant : C'était un projet d'Emmanuel Macron", dit-elle à l'AFP. "Effectivement, la narration commence avec une demande politique. Mais sur le travail qu'on est en train de faire, il n'y a jamais eu d'ingérence de l'Élysée", assure Liz Gomis, qui pilote le projet depuis ses origines et selon qui MansA répond à une "urgence".
"Le temps nous est compté", dit-elle. "Soixante ans après les indépendances (...) on va enfin avoir un lieu qui va accueillir, propager, mettre en lumière la parole afro-descendante", détaille-t-elle, convoquant aussi bien l'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé que le rappeur américain Kendrick Lamar.
"Pas un musée des certitudes mais un atelier des possibles"
"L'ambition de MansA est claire : (...) contribuer à rassembler une société parfois fragmentée ou conflictuelle sur les questions d'identité, d'immigration ou d'histoire", a salué la ministre sortante de la Culture, Rachida Dati, venue vendredi 3 octobre au soir inaugurer MansA, selon le texte de son discours transmis à l'AFP.
"Avec la MansA, la France affirme son optimisme, main dans la main avec les sociétés civiles (...). Ce n'est pas un musée des certitudes mais un atelier des possibles", a déclaré son homologue des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.
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Pour son ouverture ce samedi 4 octobre, les visiteurs peuvent gratuitement découvrir l'exposition intitulée Noires de l'artiste française Roxane Mbanga, qui a transformé une partie des 800 m2 de MansA en salon intime et hybride où se mêlent tapisserie, vidéos et photos.
"Le fait qu'un endroit comme cela existe donne de l'espoir", a estimé l'artiste, âgée de 29 ans, née d'un père camerounais et d'une mère guadeloupéenne. Dans un article publié le 2 octobre par le quotidien Le Monde, Liz Gomis explique que : "C'est le signal qu'on est sur les voix émergentes qu'on veut accompagner et avec lesquelles on veut grandir".
"Sans compromissions"
La naissance de MansA a toutefois été "le fruit d'une lutte acharnée", résume Liz Gomis, qui a dû livrer bataille avec une partie de la haute administration pour trouver un point d'ancrage à cette Maison des mondes africains placée sous la double tutelle de la Culture et des Affaires étrangères. En 2024, l'idée défendue au ministère de la Culture d'implanter ce nouveau lieu dans l'Hôtel de la Monnaie de Paris avait provoqué une levée de boucliers dans cette institution du IXe siècle et des récriminations à l'extrême droite.
La polémique avait failli avoir raison du projet et une fois cette étape surmontée, Liz Gomis avait dû encore jouer des coudes pour obtenir les moyens financiers de faire vivre le lieu, sur fond d'austérité budgétaire. MansA, qui se rêve en immense agora, a dû se rabattre sur des locaux plus exigus et composer avec un budget revu à la baisse, abondé à hauteur de deux millions d'euros par la Culture et cinq millions par les Affaires étrangères.
"On sait que ça va être dur et qu'il y a un effort financier à faire. Il est global et ce n'est pas uniquement pour MansA. Ça, on le respecte et on fera avec ce qu'on a", détaille Liz Gomis, qui va désormais mettre le cap sur le mécénat privé pour s'agrandir tout en affichant son credo : "Des compromis mais sans compromissions".
"Noires", de Roxane Mbanga à MansA, Maison des mondes africains, du 3 au 26 octobre 2025. Exposition gratuite sur réservation obligatoire.
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