Les "cadenas d'amour" fragilisent le pont des Arts
Plébiscités par les touristes, les "cadenas d'amour" accrochés par milliers aux ponts parisiens, en particulier au Pont des Arts d'où est parti le phénomène en 2008, commencent à peser si lourd que certaines autorités envisagent de les retirer régulièrement, pour des raisons de sécurité.
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"Le problème, c'est l'accumulation de cadenas et le fait que ça commence à affaisser la structure des parapets du Pont des Arts", s'inquiète Jean-Pierre Lecoq, maire du VIe arrondissement de Paris. Il y en a tellement que certains sont accrochés à d'autres, faute de place sur le parapet. "Le danger, c'est qu'un jour il y ait un bout de parapet avec plusieurs kilos de cadenas qui tombe sur la tête des touristes sur une péniche, ça peut les blesser gravement, voire les tuer", s'alarme-t-il.
Récemment des affichettes interdisant le dépôt de cadenas sous peine d'amende de 20 euros ont été accrochées sur le pont. Elles avaient une apparence officielle mais la mairie de Paris et la préfecture ont démenti en être à l'origine.
"Ma suggestion, c'est que les cadenas soient retirés à intervalles réguliers quand on atteint un certain seuil, tous les six mois, avance l'élu parisien.
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"Il ne faut pas les enlever, c'est le symbole de l'amour. Il faut plutôt consolider le pont", estime Naomi Jameson, touriste australienne, posant aux côtés de son petit ami sur le Pont des Arts devant le cadenas qu'ils viennent d'accrocher en se promettant l'amour éternel.
Raj Nair, touriste singapourien, considère que "ça casse le mythe", alors que pour Mathilde Gouloumes, étudiante en mode à Paris, "Quoi qu'il arrive, l'autorité qui les enlèverait porterait une atteinte grave à la ville. Paris, c'est la ville de l'amour", insiste-t-elle.
Certains touristes reconnaissent que l'accumulation peut poser problème. "A ce rythme, ça va s'écrouler un jour. En plus, c'est anti-écolo et ce n'est pas une garantie pour un mariage réussi", analyse Amand Buytaert, touriste belge.
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Les rambardes du Pont des Arts étant saturées, certains amoureux les accrochent sur les lampadaires et la rambarde longeant le quai François Mitterrand, d’autres sur la passerelle Léopold Sédar Senghor, moins saturée, en face du Musée d'Orsay, et aussi sur le pont de l'Archevêché, non loin de Notre-Dame.
Les professionnels du tourisme ne sont pas inquiets
"On part du principe qu'il n'y a pas de problème pour la navigation. C'est à la mairie de Paris de faire retirer les cadenas ou de mettre des protections" si elle les juge dangereux, avance Nicolas Bottilagine, directeur technique aux Vedettes du Pont Neuf.
L'enlèvement complet des cadenas "n'est pas à l'ordre du jour. On trouve ça plutôt sympa. (...) Quand on constate que l'accumulation pose un problème de sécurité, à ce moment-là, on enlève les cadenas en trop dans les zones où c'est dangereux. On ne va pas débarrasser tout un pont de ses cadenas", assure un officiel de la mairie de Paris.
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Cette dernière raconte que le pont Most Ljubavi en Serbie a été baptisé ainsi suite à une tragique passion amoureuse liant un soldat et une enseignante locale, avant la seconde guerre mondiale. Ils avaient l’habitude de se retrouver sur ce pont jusqu’à ce que le soldat soit appelé au combat en Grèce. C’est là qu’il tomba amoureux d’une autre jeune femme. Depuis ce jour, les jeunes filles attachent des cadenas avec l’inscription des noms de leurs amoureux sur ce « Pont de l’Amour » et jettent la clé. Un moyen pour elles de préserver l’être aimé de la tentation d’autres prétendantes et de conjurer le sort.
Les cadenas d’amour gri-gri ont dépassé les frontières, traversé les océans pour s’installer aux quatre coins du monde et incarner un lien solide porteur d’espoir...
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