Le Musée d'Art Moderne de Paris remet à l'honneur Victor Brauner, un peintre surréaliste oublié
L'oeuvre surréaliste de Victor Brauner avait été exposée pour la dernière fois à Paris il y a près de cinquante ans.
L'exposition Je suis le rêve. Je suis l'inspiration retrace la vie et le cheminement artistique de cet "artiste surréaliste longtemps oublié, alors qu'il fut l'un des grands représentants de ce mouvement", explique à l'AFP Sophie Krebs, conservatrice en chef du MAM et commissaire de l'exposition. 192 tableaux, dessins et sculptures invitent le visiteur à plonger dans l'univers singulier de ce surréaliste exposé pour la dernière fois en 1972 à Paris.
Marqué par le fascisme qui gagne du terrain
Son travail révèle l'étrangeté d'un monde, marqué par le fascisme qui gagne l'Europe des années 30. Après un premier séjour à Paris en 1925, Victor Brauner, né en 1903 en Roumanie, fait des allers-retours entre son pays d'origine et la France. C'est en 1933 qu'il rencontre André Breton et adhère au surréalisme, mouvement qui fait des rêves et du rejet des conventions son dada.
"La guerre le contraint par son statut de juif à se réfugier et vivre clandestinement dans le sud de la France", explique Sophie Krebs, commissaire de l'exposition. Une période pendant laquelle il continue de créer, malgré la peur et le dénuement matériel. Victor Brauner utilise ainsi de la cire d'abeille de la ferme où il a trouvé refuge et des pierres ramassées pendant ses promenades nocturnes pour donner naissance à des créations sommaires.
Sciences occultes et grands mythes
Pour une oeuvre comme l'Homme idéal, il dessine à la bougie les contours d'une silhouette avec le dépôt de cire fondue. Une évocation d'un corps humain où sont incrustés des dessins d'organes : des racines d'un arbre pour les poumons, une roue de carrosse en forme de coeur. L'univers braunien est construit comme "un bricolage lié à ses connaissances occultes, au tarot et aux grands mythes. Un univers irrationnel qui fait tout le charme de cet artiste", estime Sophie Krebs.
Au fil de la visite, la symbolique des animaux ainsi que le rapport homme-femme apparaissent comme des thèmes chers au peintre, comme le montre Cérémonie (1947), choisi comme affiche de l'exposition, qui s'impose d'emblée par sa taille (190cm sur 238) et ses couleurs détonantes. On y découvre deux personnages à l'allure cubiste en lutte : un homme représentant une forme de domination et une femme brisant une chaîne.
Dans un autoportrait datant de 1931, le peintre se représente un oeil crevé. Comme un signe prémonitoire. Quelques années plus tard, après une rixe avec un surréaliste, il perdra son oeil gauche. Il sera alors considéré par ses pairs comme un "voyant".
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