Dernier week-end pour profiter des chefs-d'œuvre du Centre Pompidou avant la fermeture

Le musée national d'art moderne fermera entièrement le 22 septembre avec sa dernière exposition temporaire, pour des travaux colossaux de désamiantage et de rénovation programmés jusqu'en 2030.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 4min
Le Centre Pompidou, à Paris, le 3 mars 2025. (STEPHANE OUZOUNOFF / HANS LUCAS / AFP)
Le Centre Pompidou, à Paris, le 3 mars 2025. (STEPHANE OUZOUNOFF / HANS LUCAS / AFP)

Frida Kahlo, Salvador Dali, Francis Bacon... Le musée d'art moderne du Centre Pompidou à Paris, dont la collection est la plus grande au monde avec celle du MoMA à New York, va fermer ses portes lundi 10 mars, pour cinq ans de travaux de rénovation. Le public aura une dernière chance de voir ces œuvres gratuitement de vendredi 18 heures à lundi 21 heures.

Après, les quelque 2 000 tableaux et sculptures exposées en permanence sur 12 000 m2 (deux niveaux) seront déplacés en semi-remorques dans des réserves ou dans d'autres musées à Paris, ailleurs en France ou à l'étranger. "Cette opération colossale a demandé des mois, voire des années de préparation", explique à l'AFP Claire Garnier, directrice de la production. Déplacer d'immenses installations comme celles de l'artiste allemand Anselm Kiefer nécessitera par exemple "une dépose des baies vitrées" du bâtiment par endroits, relève-t-elle.

150 000 œuvres resteront visibles dans plusieurs musées

Le grand public pourra cependant continuer d'admirer une partie de la collection – qui compte au total quelque 150 000 œuvres – notamment au Grand Palais rénové à Paris où plusieurs grandes expositions sont déjà programmées.

Elle continuera également à être visible à l'étranger grâce aux partenariats entre le Centre Pompidou et Malaga (Espagne), Shanghaï ou bientôt Bruxelles, et dans de grands musées aux États-Unis, en Australie, au Japon et en Europe, détaille Xavier Rey, directeur du musée d'art moderne.

Dès son inauguration, le 31 janvier 1977, il y a quarante-huit ans, on a eu des chiffres de fréquentation qu'on ne connaissait pas à l'époque et le Centre a donné le "la" des musées du XXe et du XXIe siècles", rembobine-t-il. "Il y a un avant et un après. Le musée d'art moderne a été le premier signe d'une mutation profonde de tous les autres (musées d'art moderne) à travers le monde", appuie Bernard Blistène, qui a consacré vingt-trois ans de sa vie professionnelle au musée dont une dizaine à sa tête.

Le Centre Pompidou, inauguré en 1977, fermera entièrement le 22 septembre avec sa dernière exposition temporaire, pour des travaux colossaux de désamiantage et de rénovation programmés jusqu'en 2030. Lieu inédit et pionnier pour l'art moderne et contemporain dans le monde, aussi appelé Beaubourg, il avait été voulu par l'ancien président de la République Georges Pompidou (1911-1974) comme un espace vivant de rencontre de toutes les disciplines artistiques accueillant tous les publics.

Quatre millions de visiteurs par an

Avec une moyenne de quatre millions de visiteurs annuels [hors crise du covid], le vaste bâtiment tubulaire multicolore, conçu par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, est devenu l'un des monuments les plus fréquentés de Paris. C'est "une monographie de Marcel Duchamp" qui a lancé les hostilités, suivie d'une autre consacrée à "Salvador Dali de son vivant", retrace Xavier Rey.

Le créateur du célèbre urinoir renversé baptisé Fontaine (1917) est exposé aux côtés de Louise Bourgeois, Constantin Brancusi, Marc Chagall, Robert et Sonia Delaunay, Otto Dix, Jean Dubuffet, Frida Kahlo, Vassily Kandinsky, Yves Klein, Fernand Léger, Henri Matisse, Annette Messager ou encore Piet Mondrian. "Figure tutélaire pour l'art moderne et contemporain, il reste un peu une clef de voûte de notre collection", souligne Xavier Rey. Un prix Marcel Duchamp récompense chaque année un artiste émergent.

Une immense collection photographique

Le directeur évoque avec émotion une rétrospective, plus récente, consacrée en 2022 au peintre français Gérard Garouste, 78 ans, "redécouvrant ses œuvres de jeunesse". La collection présente "non seulement des œuvres majeures, mais aussi le processus créatif qui y a conduit" avec des "scénographies et modes d'exposition qu'on ne trouvait pas ailleurs", souligne Bernard Blistène. "Il a aussi offert aux artistes un lieu d'expérience" leur permettant de jouer avec son architecture, ajoute-t-il, en évoquant deux expositions consacrées à l'architecte Daniel Buren et à l'artiste conceptuel Christian Boltanski, décédé en 2021.

Enrichi au fil du temps de nouvelles acquisitions ainsi que de départements d'architecture, de design ou de vidéo, il possède aussi une collection photographique devenue l'une des plus importantes au monde.

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