Entrez dans la lumière avec les quinze installations immersives de l'exposition "Into the Light" à la Villette
Entre onirisme et illusionnisme, technologie et poésie, cette exposition unique et ludique, à voir jusqu’à fin août à la Grande Halle de la Villette, à Paris, convoque la lumière dans tous ses états.
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Qu'elles soient enchanteresses, futuristes, contemplatives ou déstabilisantes, elles mettent toutes la lumière à l'honneur : les quinze installations artistiques proposées à l'exposition Into the Light, qui a ouvert ses portes mercredi 9 avril à la Grande Halle de la Villette, déploient des trésors d'imagination et d'ingéniosité pour mieux nous éblouir.
"Des feux de camp aux feux d'artifice, la lumière me fascine depuis tout gamin", explique à Franceinfo Culture le directeur artistique Matthieu Debay, fondateur de Tetro et initiateur de l'exposition présentée à Paris jusqu'au 31 août.
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Depuis dix ans, il rêvait de "réunir dans 'la ville lumière', pour un spectacle total capable de toucher au cœur les visiteurs", nombre d'artistes travaillant la lumière, croisés dans son travail – de la Fête des lumières de Lyon au concert en hologrammes Abba Voyage.
C'est chose faite. Sur 3 000 m2, une douzaine d'artistes venus d'horizons parfois très différents, des arts plastiques à l'architecture en passant par la techno, l'événementiel ou le design, ont imaginé selon leur savoir-faire et leur sensibilité des œuvres qui jouent avec nos sens et nous en mettent plein la vue.
La voûte étoilée, "premier spectacle de l'humanité"
Décollage immédiat dès le tunnel d'entrée, avec Beyond de l'atelier de création Playmodes, qui figure "un vaisseau spatial, et que nous avons voulu comme un moment qui emmène vers le ciel", expose Matthieu Debay. "Car, poursuit-il, le parcours démarre par le premier spectacle de l'humanité : le Soleil, la Lune et les éclipses, avant d'arriver en cinq étapes à un espace plus festif."
Effectivement, Diapositive du collectif Children of the Light nous propulse directement au cœur du cosmos avec un anneau éclairé, suspendu et mouvant d'environ 2 mètres de diamètre, qui, plongé dans la pénombre d'une brume artificielle, crée une illusion d'optique saisissante, entre nouvelle lune, éclipse de Soleil et trous noirs.
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Oh Lord de Guillaume Marmin, conçue à partir de données d'astrophysiciens, poursuit le voyage avec une évocation des éruptions solaires. Poétique et organique, cette installation renvoie à la fascination de l'humanité pour l'astre du jour, dont les rayons balayent le visiteur, qui peut pour une fois regarder le soleil sans ciller. "Guillaume est un magicien qui sait mettre les visiteurs au cœur de ses œuvres", complimente Matthieu Debay, "avec lui, on est vraiment into the light".
Au chapitre suivant, il s'agit d'explorer les lumières techniques, humaines, apprivoisées. Après l'obscurité des débuts, on débouche sur une série d'installations immaculées.
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Le duo franco-japonais Nonotak se penche sur le mythe de Narcisse, celui du reflet, avec une installation de mini-miroirs en mouvement, tandis que la Polonaise Karolina Halatek, férue de physique quantique, offre avec Halo une expérience de luminothérapie, le visiteur étant invité à se placer au centre de son installation circulaire. "Plus vous restez, plus vous irez bien", nous glisse-t-elle.
Les portes de la perception
Retour à une pénombre vaporeuse avec Negative Space, l'œuvre déstabilisante d'Olivier Ratsi, qui joue avec nos perceptions. Dans ce qui semble un labyrinthe fait de cloisons et de miroirs, en perpétuelle déconstruction-reconstruction, le visiteur avance à tâtons, en perte de repères.
Il ne craint pourtant rien : tout est ouvert, seules les lumières lui donnent l'illusion d'avoir affaire à une enfilade d'espaces clos. L'artiste plasticien s'appuie sur le phénomène de la persistance rétinienne pour simuler le volume, l'opacité ou la transparence et bousculer la façon dont nous reconstruisons mentalement l'espace qui nous entoure.
Au cœur du parcours, à l'étape Spectacle, se trouve l'installation la plus époustouflante : Grid du duo allemand Christopher Bauder, artiste designer, et Robert Henke, compositeur et musicien du groupe électronique Monolake. L'œuvre, monumentale, est constituée de 32 triangles de néons en suspension, portés par 96 moteurs invisibles, qui évoluent avec une grâce étonnante dans l'espace.
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Ces triangles se reconfigurent en permanence, offrent des perspectives et des fractales, changent de couleur, montent, descendent, et forment une entité entre la baleine et le vaisseau spatial. Une rencontre du troisième type dont il émane une présence puissante, plus ou moins apaisante ou menaçante, à laquelle contribue la musique.
L'expérience, presque métaphysique, convoque "un imaginaire à la croisée de cinéastes comme Denis Villeneuve [Premier contact] ou Christopher Nolan [Interstellar]", remarque avec justesse Matthieu Debay, qui salue une œuvre "très écrite et très engagée". Le spectacle cinétique dure 25 minutes et il faut, pour en jouir pleinement, prendre le temps de le contempler, debout ou allongé sur de confortables poufs installés en dessous.
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Viennent ensuite d'autres émerveillements poético-technologiques, des joyeux tourbillons lumineux de Spiraling into Infinity, signés Children of the Light, à la voute céleste féérique zébrée d'étoiles filantes de Solardust par Quiet Ensemble, en passant par le cube énigmatique d'Orbis2 de 1024 Architecture ou la fresque animée de graphismes Bauhaus Carnaval du collectif Scale.
Avant de rejoindre la clarté du jour, les jeux de lights sont à leur comble sur Nautilus du même collectif, une spirale monumentale ascendante : ici, on jurerait que la lumière nous fait la danse du ventre. Hypnotique.
Exposition "Into the Light" jusqu'au 31 août à la Grande Halle de la Villette
211 avenue Jean-Jaurès 75019 Paris
Ouvert tous les jours sauf les mardis de 10h à 18h (jusqu'à 19h les samedis).
Tarifs : de 23,90 euros pour un adulte durant le week-end et les vacances scolaires à 15,90 euros en semaine pour un enfant de 4 à 11 ans. Comptez au minimum une heure, et idéalement 1h30, pour apprécier le parcours. Billetterie sur place, mais il est conseillé de réserver un créneau sur le site Into the Light
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