Réserves du Louvre : l'agence de Richard Rogers retenue pour la construction

En France, l'architecte britannique Richard Rogers est célèbre pour avoir réalisé le centre Georges Pompidou à Paris, avec l'italien Renzo Piano. C'est son agence, Rogers Stirk Harbour qui a  été retenue pour construire le pôle de conservation du musée du Louvre à Liévin, dans le  Pas-de-Calais, à quelques centaines de mètres de l'emplacement du  Louvre-Lens.

Le cabinet du "starchitecte" Richard Rogers, lauréat du prix Pritzker en  2007 considéré comme le "Nobel" de l'architecture, a déjà effectué l'extension  du British Museum de Londres en 2014 et construit actuellement le nouveau  terminal de l'aéroport de Lyon.

Toiture végétalisée dans le parc du Louvre-Lens

 "Le projet du cabinet Rogers Stirk Harbour a su séduire le jury, avec une très forte intégration avec le parc du Louvre-Lens", a dit Jean-Luc Martinez, président-directeur Louvre.

D'après les plans projetés à la presse, le futur centre sera de plain-pied,  de forme triangulaire, avec une toiture en pente végétalisée.  Les espaces de conservation, situés à l'arrière, seront eux répartis en six  salles, qui disposeront d'une hauteur sous plafond de trois à six mètres.  Des chercheurs et des scientifiques pourront eux travailler le long d'une  paroi avec des baies vitrées apportant une lumière naturelle, avec un grand  espace dédié à l'étude des collections, dans la partie donnant sur l'extérieur. Sur une parcelle de 40.000 m2, le projet doit permettre la construction d'un édifice de 20.000 m2, dont 10.000 m2 de stockage, pouvant accueillir
environ 250.000 oeuvres. La construction doit démarrer en 2017 et l'édifice doit être livré en septembre 2018, date qui doit correspondre au début des transferts des oeuvres.

Le budget de l'opération est de 60 millions d'euros, dont 35 millions pour la construction de l'édifice, financé à 51% par le Louvre et à 49% par le conseil régional du Nord-Pas-de-Calais.

Déménagement et polémique

Le choix de créer ce lieu de stockage à 200 km du Louvre de Paris, notamment pour se prémunir du risque de crue de la Seine, a fait grincer quelques dents, alors que le projet de déménager à Cergy-Pontoise, en banlieue parisienne, a longtemps tenu la corde.

"Ça va être un changement dans la vie du musée, avec un musée qui travaille avec des réserves qui ne sont pas à portée de main", a reconnu Jean-Luc Martinez. Plusieurs conservateurs avaient lancé une pétition en ligne en février. "Les chercheurs du musée utilisent sans cesse ces réserves, ils y accueillent régulièrement et correctement les scientifiques français et étrangers qui se pressent à Paris. Tout cela deviendra extrêmement difficile, voire impossible en cas de transfert à Liévin", avaient-ils expliqué sur la page de la pétition.