Réouverture du Volcan, Maison de la Culture du Havre, dessiné par Niemeyer
Le Volcan, "cheminée" de béton blanc de l'architecte brésilien Oscar Niemeyer, était endormi depuis près de cinq ans pour cause de rénovation lourde. Mercredi il rouvre ses portes et la culture au Havre, devenue nomade, retrouve ainsi sa maison emblématique.
"Cela représente une renaissance dans une ville habituée aux renaissances", estime Edouard Philippe, maire UMP de la cité portuaire, anéantie par les bombardements en 1944, et dont le centre, reconstruit par Auguste Perret, a été classé au patrimoine mondial de l'Unesco en 2005.
Le Volcan, dont les formes courbes dialoguent avec les formes rectilignes des immeubles de Perret, a été édifié entre 1978 et 1982 à la demande de la municipalité PCF de l'époque. Il s'agissait de donner un lieu dédié à la Maison de la Culture qui avait cohabité dès 1961 avec le musée d'art moderne puis avec le Théâtre de l'Hôtel de ville.
Très controversé au début, qualifié par ses détracteurs de "pot de yaourt" ou encore de "centrale nucléaire" - l'ensemble architectural composé d'un "grand volcan" (la grande salle) et d'un "petit volcan" (lieu de répétition) construit en contrebas du niveau de la ville est désormais devenu un symbole du Havre.
Une sérieuse cure de jouvence était toutefois nécessaire et a été décidée peu avant l'an 2000. "Le béton avait mal vieilli, il pleuvait à l'intérieur, les conditions de travail des employés dans les bureaux étaient devenues invivables", raconte Jean-François Driant, directeur de la Scène nationale du Volcan depuis 2006.
De surcroît, cette situation en place basse, qu'on appelait "le trou" coupait un peu le lieu du reste de la ville et était progressivement squatté par des populations marginales. Mais avant de toucher à une des deux seules oeuvres d'Oscar Niemeyer en France, avec le siège parisien du parti communiste, place du Colonel Fabien (XIXe arrondissement), il fallait son accord.
"Il m'a dit que le Volcan était pour lui une de ses oeuvres majeures"
Antoine Rufenacht, maire UMP de la ville de 1995 à 2010, est allé au Brésil à deux reprises pour rencontrer l'architecte qui, bien que déjà âgé (il est mort en décembre 2012 à presque 105 ans), avait conservé toutes ses facultés intellectuelles. "Il m'a dit que le Volcan était pour lui une de ses oeuvres majeures, à laquelle il attachait beaucoup d'importance", se souvient-il.
"Je lui ai expliqué longuement à la fois le problème de la détérioration progressive du bâtiment et celui du +trou+ auquel il fallait trouver une solution", poursuit le "baron" gaulliste qui, par son élection à la mairie du Havre, avait mis fin à trente ans de règne communiste. "Je lui ai vendu aussi l'idée que le petit volcan pourrait être affecté à une bibliothèque, ce qui créerait une animation naturelle", ajoute-t-il.
Une fois obtenu l'accord du vénérable architecte, les travaux ont pu véritablement commencer. Tandis que les artistes déménageaient à nouveau, cette fois vers la gare maritime de la ville puis d'autres lieux parfois à l'extérieur du Havre, les équipes de Dominique Deshoulières, l'architecte mandataire de la réhabilitation, choisi en juillet 2010, ont pu entrer en action.
L'enjeu de l'acoustique
Sans que le monument ne soit en rien dénaturé il est maintenant désenclavé par un grand escalier en pente douce menant à son entrée. La lumière y entre plus facilement par la suppression des portes hydrauliques du grand Volcan, remplacées par des portes en verre, et par la pose d'une verrière sur le toit du petit Volcan.
A l'intérieur du bâtiment principal, la jauge de la grande salle a été réduite de 1.100 à 800 places et surtout le bois a fait son entrée en force, apportant chaleur et aussi, espère-t-on une bien meilleure acoustique. Jean-Claude Casadesus, qui dirigera l'orchestre national de Lille pour la réouverture, comme il l'avait fait lors de l'inauguration, a dit revenir "plein d'espoir" dans cette salle qu'il avait jugée "acousticide" en 1982. L'espace Niemeyer sera complètement réhabilité quand les travaux du petit volcan seront achevés, à l'automne 2015.
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