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Notre-Dame de Paris : quatre ans après l'incendie, le chantier aborde une étape décisive et symbolique

Samedi 15 avril, quatre ans précisément après l'incendie de Notre-Dame, le socle de la flèche, dont la chute avec particulièrement marqué les esprits, va être posé.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Des artisans travaillent sur le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris le 14 avril 2023. (SARAH MEYSSONNIER / POOL)
Des artisans travaillent sur le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris le 14 avril 2023. (SARAH MEYSSONNIER / POOL)

Samedi 15 avril, cela fera quatre ans jour pour jour que la cathédrale Notre-Dame de Paris a été la proie d'un incendie. À un an de la réouverture promise par Emmanuel Macron, le chantier de reconstruction avance. D'ailleurs le chef de l'État est en visite à la cathédrale vendredi 14 avril, à la veille d'une étape décisive et symbolique des travaux.

On sait que la flèche, dont la chute reste une image marquante de l’incendie, sera reconstruite à l’identique avec une structure en chêne et une couverture en plomb. Depuis la fin du mois de mars 2023, son socle (que l’on appelle le tabouret) aux dimensions impressionnantes, 15 mètres de long, 13 mètres de large et six mètres de haut, a été assemblé dans la cathédrale par les charpentiers. Sa pose sera officiellement achevée demain. Le tabouret prend appui sur quatre arcs en pierre qui se trouvent au cœur de la cathédrale, à la croisée du transept. Cette opération terminée, la flèche et son échafaudage vont s’élever progressivement jusqu’à la fin de l’année. Elle culminera alors à 96 mètres de haut dans le ciel de Paris.

En décembre 2023, c’est la charpente qui sera achevée et les travaux de couverture de la flèche auront lieu courant 2024. Outre la reconstruction de la flèche, beaucoup d’autres travaux sont en cours dans Notre-Dame. Les opérations de nettoyage des murs, des décors peints et des voûtes sont presque terminées, pour un résultat "spectaculaire", d'après Bertrand de Feydeau, vice-président de la Fondation du patrimoine, un des principaux contributeurs du chantier sur franceinfo vendredi 14 avril. "La grande surprise quand on rentrera dans la cathédrale ce sera de voir un édifice qui a retrouvé sa blancheur d'origine", décrit-il. "Je pense qu'on peut dire sans se tromper que la cathédrale sera plus belle qu'elle ne l'a jamais été." 

Près de mille personnes mobilisées pour le chantier

La repose du grand orgue, qui n’avait pas été endommagé par l’incendie mais pollué par les poussières de plomb, vient de débuter, les 8 000 tuyaux de l’instrument sont actuellement remontés un à un. La repose des vitraux vient également de commencer, après que les 39 baies hautes ont été nettoyées et restaurées. La reconstruction des voûtes de la nef et du chœur est en cours et sera achevée à la fin de l’année. Enfin, la charpente médiévale de la nef et du chœur qui avait été détruite par l’incendie, est en cours de restitution dans deux ateliers dans le Maine-et-Loire et dans l’Eure. Au total, 500 personnes travaillent en ce moment au quotidien dans Notre-Dame et presque autant dans les ateliers de restauration. "C'est un extraordinaire mouvement de compétences, de savoir-faire au service de cette restauration", estime Bertrand de Feydeau. 

L’établissement public chargé de la restauration assure que le calendrier des travaux sera tenu. Le chantier de Notre-Dame s’achèvera officiellement en décembre 2024, après les Jeux Olympiques mais avant le 31 décembre, l’honneur est donc sauf. Certains avancent la date du 8 décembre 2024 pour la célébration de la première messe, ce sera peut-être plutôt à Noël 2024. D’ici la fin de l’année, on connaitra le nom du designer qui se verra confier par le diocèse la réalisation des futures chaises de la cathédrale, ainsi que celui de l’artiste choisi pour la conception du futur mobilier liturgique, notamment l’autel.

350 000 donateurs pour financer les travaux

Les travaux ont coûté en tout 850 millions d'euros dont "à peu près 150 millions d'euros", selon Bertrand Feydeau, ont "servi à conforter la structure" de l'édifice. Après l'incendie, les dons avaient afflués pour reconstruire la cathédrale avec pas moins de 350 000 donateurs si bien qu'aujourd'hui, "les sommes collectées sont supérieures au coût de la réparation des conséquences de l'incendie." 

La Fondation du patrimoine compte donc consulter les donateurs pour décider ce qu'elle fera de la somme restante. "Nous avons actuellement 1 250 chantiers d'entretien et de restauration de petites églises en France pour l'année", note Bertrand Feydeau. "Ils représentent un volume total de travaux supérieur à 600 millions d'euros." 

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