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Ai Weiwei expose à Mexico les portraits en Lego d'étudiants disparus

L'artiste et activiste chinois Ai Weiwei a dévoilé le 11 avril à Mexico une série de portraits en Lego. Ils représentant 43 étudiants enlevés et vraisemblablement assassinés au Mexique en 2014 alors qu'ils s'apprêtaient à participer à une manifestation.

franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)

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Publié le 12/04/2019 16:48 Mis à jour le 12/04/2019 16:53

Temps de lecture : 2min

L'artiste chinois Ai Weiwei pose devant ses portraits en Lego d'étudiants mexicains disparus, le 11 avril 2019 au Musée universitaire d'art contemporain de Mexico. (Alfredo Estrella / AFP)

"Dans quel genre de société vivons-nous ?"

"Oublie l'artiste, je suis un être humain tout comme toi, et si tu entends quelqu'un souffrir, que le fils de tes voisins n'est jamais revenu, et que quatre ans se sont écoulés et que le gouvernement ne parvient à aucune conclusion, alors de quel genre de gouvernement s'agit-il? Dans quel genre de société vivons-nous?" s'est-il interrogé Ai Weiwei jeudi devant la presse à Mexico.

L'oeuvre, intitulée "Reestablecer memorias" ou "Rétablir les mémoires", fait partie d'une exposition de l'artiste chinois contestataire au Musée universitaire d'art contemporain. Les portraits multicolores dans un style "pop art" sont exposés au-dessus d'une chronologie qui relate le drame de la disparition de ces étudiants de l'école normale d'Ayotzinapa (sud).

Rappel des faits

La chronologie débute le 26 septembre 2014, la nuit où ces étudiants, qui se rendaient à une manifestation dans la capitale, ont été attaqués par la police corrompue de la ville d'Iguala.

Puis elle passe au 27 janvier 2015, jour où le procureur général a présenté une version des faits suggérant que les étudiants avaient été remis à des narcotrafiquants qui les avaient tués puis incinérés dans une décharge.

Figure ensuite la date du le 6 septembre 2015, où une équipe d'experts internationaux indépendants ayant étudié la "scène du crime" a contredit la version officielle. Ces experts, envoyés par la Commission interaméricaine des droits de l'Homme, ont exhorté les autorités mexicaines à rouvrir l'enquête. Mais le gouvernement de l'époque d'Enrique Pena Nieto a estimé que l'affaire était élucidée et a mis fin au mandat de ces experts.

Le Lego est "démocratique"

Ai Weiwei, artiste dissident de 63 ans, qui a été arrêté par le gouvernement communiste chinois en 2011, a indiqué qu'il voyait le Lego comme un moyen de communication "démocratique". "Tout le monde peut l'utiliser, tout le monde le reconnaît (...) C'est très efficace et j'adore cette impression de pixel", a-t-il commenté.